Avec un âge moyen au diagnostic de 63 ans, le cancer du sein est typiquement une pathologie que l’on rencontre chez la femme relativement âgée et ménopausée.
Cependant, il peut aussi affecter les femmes plus jeunes, et près de 5 % des patientes qui en sont atteintes ont moins de 40 ans. Étant donné l’incidence élevée de cette pathologie en France, cela représente environ 3 000 femmes chaque année – un chiffre significatif.
Chez ces femmes jeunes, le diagnostic de la maladie est moins évident. Les options thérapeutiques envisageables peuvent également différer des alternatives indiquées chez la femme ménopausée, ce qui rend le pronostic plus délicat.
Le cancer du sein, qu’est-ce que c’est ?
Le cancer du sein est une tumeur maligne qui se développe dans les tissus de la glande mammaire. Le plus souvent, il s’agit d’un carcinome canalaire qui prend naissance à partir des cellules des canaux galactophores.
Il existe toutefois d’autres types de cancers du sein moins fréquemment rencontrés, tels que le carcinome lobulaire, ou, plus rare encore, le cancer inflammatoire du sein.
Les tumeurs cancéreuses se développent à partir de cellules naturellement présentes dans l’organisme, qui mutent anormalement et se mettent à proliférer de façon anarchique et incontrôlable.
Elles évoluent alors dangereusement en envahissant les tissus voisins du sein (stade régional), puis, au dernier stade de leur évolution, en infiltrant d’autres organes plus lointains (stade avancé) et potentiellement vitaux (cerveau, poumon, foie, etc.).
De manière générale, on estime que plus un cancer du sein est diagnostiqué précocement, c’est à dire aux premiers stades de son évolution, meilleur sera le pronostic de la patiente. Il est toutefois important de noter que chaque cas est unique.
Actuellement, le cancer est une pathologie que l’on rencontre chez les personnes relativement âgées. Pour cause, plus les cellules de l’organisme vieillissent, plus elles sont sujettes aux dégénérescences risquant d’engendrer des mutations problématiques.
Toutefois, le cancer n’épargne pas tout à fait les personnes jeunes, et certaines tumeurs malignes (notamment cérébrales) sont même l’apanage des enfants.
Le cancer du sein, quant à lui, se rencontre plus habituellement chez les femmes âgées de 50 à 69 ans. Dans cette tranche d’âge, il est diagnostiqué au stade local dans plus de deux tiers des cas (65%).
Chez les femmes de moins de 50 ans, qui représentent presque un quart des patientes, le cancer du sein est moins souvent diagnostiqué à un stade précoce (59%), ce qui n’offre pas les mêmes perspectives de traitement ni le même pronostic.
Diagnostic du cancer du sein chez la femme jeune
Le diagnostic du cancer du sein chez la femme jeune peut être plus délicat que chez les patientes plus âgées. Pour cause, une anomalie au niveau de la poitrine chez la patiente de moins de 40 ans ne motive pas nécessairement à consulter, la probabilité d’un cancer du sein étant relativement faible.
En outre, les symptômes du cancer du sein peuvent être plus complexes à détecter. Les tissus mammaires des femmes jeunes sont plus denses, ce qui complique la palpation d’une masse et la lecture d’images médicales (mammographie).
Par ailleurs, un changement dans l’aspect ou les sensations du sein, qui devrait normalement alerter, peut aisément être confondu avec une modification « normale » survenant naturellement au cours du cycle menstruel chez la femme non ménopausée.
Lorsque la patiente décide de consulter un gynécologue après avoir détecté une anomalie ou lors d’un bilan médical de routine, le diagnostic passe d’abord par un examen clinique et un questionnaire.
Toute modification de l’apparence d’un ou des deux seins (écoulements et/ou rétractation du mamelon, rougeur, gonflement, peau d’orange, etc.) et/ou de leurs sensations (douleurs, démangeaisons, etc.) peut révéler un cancer.
Si, au cours de l’examen clinique, le gynécologue suspecte une pathologie cancéreuse, il procédera habituellement à des examens complémentaires pour avérer ou non cette hypothèse.
La mammographie et la biopsie font partie des outils de diagnostics de référence. D’autres examens d’imagerie médicale (échographie mammaire, IRM, etc.) peuvent venir compléter le diagnostic.
Traitement du cancer du sein chez la femme jeune
Chez la femme jeune, le traitement du cancer du sein est généralement radical. Il consiste classiquement en une opération chirurgicale oncologique associée à une radiothérapie, une chimiothérapie et une hormonothérapie.
Pour cause, on considère souvent le cancer de la femme jeune comme un cancer à haut risque de récidive. Les cellules – saines et cancéreuses – des organismes jeunes ont, en effet, tendance à se diviser plus activement, ce qui peut rendre le cancer particulièrement agressif.
Des thérapies ciblées ou une immunothérapie peuvent venir compléter le protocole de traitement en fonction des caractéristiques propres à chaque cancer.
Chaque protocole de traitement est toujours personnalisé en fonction du profil de la patiente et des caractéristiques de sa maladie.
Facteurs de risque du cancer du sein chez la femme jeune
De nombreux facteurs de risque favorisant la survenue d’un cancer du sein ont été mis en évidence, mais il en est un qui ressort davantage chez la femme jeune : la génétique.
Pour cause, si seulement 5 % des cancers du sein semblent être d’ordre génétique parmi les patientes atteintes d’un cancer du sein tous âges confondus, ce chiffre grimpe à 12 % chez les femmes de moins de 40 ans.
En cause, une mutation des gènes BRAC1 et BRAC2 qui se transmet de génération en génération. Il convient toutefois de noter que toutes les femmes présentant cette mutation ne développeront pas systématiquement un cancer du sein.
C’est toutefois un facteur de risque à prendre au sérieux, et il est recommandé de signaler à votre gynécologue tout antécédent familial de cancer du sein, notamment chez un parent jeune, afin qu’il évalue votre niveau de risque et mette en place un suivi adapté.
Le tabagisme, la consommation d’alcool régulière et/ou en grande quantité et la sédentarité sont également des facteurs de risque avérés de cancer du sein.
Une bonne hygiène de vie et la pratique d’une activité physique régulière permettent de diminuer les risques de voir vos cellules vieillir prématurément et dégénérer en tumeurs malignes.
Le cancer du sein n’est pas l’apanage des femmes âgées, bien qu’il concerne majoritairement les femmes de plus de 50 ans.
Chez les femmes jeunes, les risques sont relativement faibles, mais pas nuls. Toute modification dans l’aspect et/ou les sensations d’un ou de vos deux seins devrait donc vous alerter et vous pousser à consulter rapidement.
Nul besoin de s’alarmer pour autant, mais il demeure important d’être prudente : si une consultation permet le plus souvent de diagnostiquer une affection bénigne, un diagnostic précoce en cas de lésion maligne offre toujours un meilleur pronostic.