Le carcinome canalaire infiltrant est un type de cancer du sein qui se développe au niveau des cellules glandulaires des canaux mammaires. C’est le type de tumeur mammaire le plus courant. Contrairement au carcinome canalaire in situ, ce cancer se propage en dehors du canal mammaire pour atteindre les tissus du sein avoisinants ou d’autres organes du corps. La prise en charge thérapeutique de ce type de cancer peut impliquer une chirurgie du sein, une radiothérapie externe et parfois une hormonothérapie ou une chimiothérapie.
Carcinome canalaire infiltrant : définition
Ce type de tumeurs mammaires est le plus répandu. On parle aussi de CCI, d’adénocarcinome canalaire du sein ou de carcinome canalaire invasif du sein. Le CCI désigne les tumeurs mammaires dont les cellules cancéreuses envahissent les tissus voisins des canaux mammaires ou les ganglions lymphatiques proches. Il apparaît sous forme de masse ou d’un épaississement de la glande mammaire.
L’adénocarcinome canalaire du sein peut être métastatique et provoquer des lésions secondaires éloignées du lieu de naissance initial de la tumeur. Ainsi, des métastases peuvent se retrouver dans d’autres zones du corps humain.
Le carcinome canalaire infiltrant peut revêtir plusieurs aspects, en fonction des caractéristiques des cellules tumorales présentes.
On parlera alors de :
- carcinome canalaire infiltrant papillaire
- carcinome canalaire infiltrant médullaire
- carcinome canalaire infiltrant mucineux
- carcinome canalaire infiltrant tubulaire
- carcinome canalaire infiltrant squirrheux
- carcinome canalaire infiltrant dit SAI (infiltrant, sans autre indication)
- carcinome canalaire infiltrant TNS (de type non spécifique)
- carcinome canalaire infiltrant à prédominance intracanalaire
Les tumeurs papillaires, médullaires et mucineuses sont d’évolution plutôt lente, avec un diagnostic souvent précoce, avant une possible extension aux ganglions. Les tumeurs squirrheuses, quant à elles, évoluent plus vite. Le CCI tubulaire présente en général peu de risques de rechute de la maladie.
Diagnostic du carcinome canalaire infiltrant du sein
Le parcours est le même que pour toute suspicion de cancer du sein.
La consultation auprès d’un médecin
Elle comprend un examen clinique approfondi et un interrogatoire détaillé et constitue généralement la première étape du diagnostic. Le médecin peut alors noter toute anomalie de la glande mammaire, ainsi que les éventuels signes cliniques présents. Lors de l’interrogatoire, il regroupe les informations nécessaires sur les antécédents familiaux et médicaux de chaque patiente.
Mammographie + échographie mammaire
En cas de doute, une mammographie et une échographie mammaire sont prescrites. Ces examens d’imagerie médicale permettent d’observer les structures internes du sein et de visualiser la masse suspecte.
Biopsie du sein
Si les résultats de ces examens sont positifs, une biopsie mammaire est programmée pour analyser un échantillon tissulaire de la lésion anormale. Cet examen est déterminant pour établir le diagnostic de carcinome canalaire infiltrant de manière formelle, et de connaître son grade (carcinome canalaire infiltrant grade 2, carcinome canalaire infiltrant grade 3…), son stade, s’il est sensible aux hormones (RH+), le statut de la protéine Her2 (carcinome canalaire infiltrant Her2 négatif ou positif), etc.
Bilan d’extension
Le gynécologue oncologue peut ensuite prescrire un bilan d’extension comprenant d’autres examens supplémentaires, tels qu’une IRM mammaire, un Tep Scanner, une scintigraphie osseuse… Ce bilan permet de contrôler une possible étendue de la pathologie à d’autres parties du corps et rechercher d’éventuelles métastases. Les examens recommandés diffèrent selon chaque patiente en fonction des données recueillies avec les précédents examens et contrôles.
Traitement du carcinome canalaire infiltrant
Carcinome canalaire infiltrant non métastatique
La prise en charge du carcinome canalaire infiltrant non métastatique nécessite généralement :
Une chirurgie du sein
La technique dépend de la tumeur et peut consister à réaliser une tumorectomie, la technique du ganglion sentinelle, un curage ganglionnaire ou une mastectomie complète. Dans la mesure du possible, l’opération tentera de conserver le sein. Si la tumeur est trop étendue, il est cependant possible que la chirurgie soit non conservatrice.
Une radiothérapie externe mammaire
L’irradiation concerne le sein ou la paroi thoracique, selon la chirurgie du sein réalisée. Elle fait généralement suite à l’intervention chirurgicale pour éliminer toutes les cellules tumorales qui peuvent persister, et réduire les risques de récidive du cancer du sein.
Une hormonothérapie
L’hormonothérapie est proposée aux patientes porteuses d’une tumeur mammaire hormono-dépendante (RH+).
Une chimiothérapie
Ce traitement n’est pas systématique et dépend de chaque tumeur. Elle peut être administrée avant la chirurgie (chimiothérapie néoadjuvante) pour diminuer le volume tumoral avec l’opération, ou être suivie après celle-ci.
Test Oncotype et risque de récidive du cancer du sein
Par ailleurs, un test Oncotype peut être envisagé avant d’entreprendre une chimio, de manière à déterminer le bien-fondé d’un tel traitement. Ce test permet de connaître les éventuels risques de récidive de la maladie.
Si les risques de récidive du cancer du sein sont élevés, un traitement complémentaire peut être envisagé afin d’augmenter les chances de guérison.
Plusieurs options sont possibles, comme :
- mastectomie partielle + radiothérapie externe mammaire +/– boost d’irradiation sur le lit tumoral ou les aires ganglionnaires + hormonothérapie et/ou chimiothérapie ;
- mastectomie totale + radiothérapie externe sur la paroi thoracique et les aires ganglionnaires + hormonothérapie et/ou chimiothérapie.
Carcinome canalaire infiltrant métastatique
Face à un carcinome canalaire infiltrant métastatique, la prise en charge peut être similaire aux traitements du CCI non métastatique. Toutefois, il est possible d’ajouter d’autres thérapeutiques, comme une thérapie ciblée, une immunothérapie, ou un traitement des métastases avec un geste chirurgical ou de la radiothérapie externe.
De plus, une recherche d’une mutation génétique peut aussi s’envisager afin de mieux connaître l’origine de la pathologie et adapter le parcours personnalisé de soins.