L’hormonothérapie est l’une des options thérapeutiques visant à traiter les cancers du sein hormonodépendants.
Ce traitement complémentaire permet de diminuer les risques de rechute de la maladie après une chirurgie mammaire, une chimiothérapie ou une radiothérapie.
L’hormonothérapie est d’une bonne efficacité dans le traitement du cancer. Toutefois, elle est uniquement réservée aux patients porteurs d’une tumeur sensible aux hormones.
Cancer du sein et traitement d’hormonothérapie
L’hormonothérapie est un traitement médical visant à limiter le risque de récidive d’une tumeur maligne. Son mode d’action est basé sur le blocage des hormones capables de stimuler la croissance du cancer du sein ou sa rechute.
L’hormonothérapie est souvent envisagée comme traitement adjuvant dans le cadre de la prise en charge thérapeutique du cancer du sein. C’est-à-dire qu’elle est associée à d’autres thérapies, comme l’intervention chirurgicale sur le sein, la chimiothérapie ou encore la radiothérapie.
Toutefois, il arrive que le spécialiste prescrive l’hormonothérapie en première intention, à la place de la chimiothérapie, dans certaines situations.
Il est également possible, selon la nature de la tumeur mammaire, de bénéficier d’une hormonothérapie avant une chirurgie. Dans ce contexte, elle est alors utilisée pour diminuer le volume de la tumeur avant son exérèse chirurgicale.
Il existe plusieurs types de médicaments utilisés dans le cadre d’une hormonothérapie orale. Les médicaments antihormonaux les plus fréquemment prescrits sont les anti-œstrogènes (pour les patientes jeunes, avant la ménopause) et les anti-aromatases (pour les patientes ménopausées).
La durée de traitement est variable, mais nécessite généralement une prise prolongée d’au moins 5 ans, voire plus. L’efficacité de l’hormonothérapie est en effet liée à sa durée de prise.
Hormonothérapie pour traiter le cancer du sein : pour qui ?
L’hormonothérapie n’est pas efficace sur tous les types de cancers. Elle est réservée aux patients porteurs d’un cancer hormonal. Les cancers hormonodépendants sont impliqués dans 60 % à 70 % des cancers du sein en France, et dans la plupart des tumeurs de la prostate chez l’homme.
Dans ce contexte, l’hormonothérapie est capable de contrôler l’action des hormones sexuelles afin de stopper la prolifération des cellules cancéreuses.
L’hormonothérapie n’est cependant pas proposée à toutes les patientes porteuses de cancers du sein hormonodépendants. La décision est prise de façon collégiale en RCP avec l’ensemble des spécialistes du cancer du sein.
À savoir : qu’est-ce qu’un cancer du sein hormonal ?
Le cancer du sein hormonal, plus communément appelé cancer hormonodépendant ou cancer hormonosensible, est un type de tumeurs pour lequel les hormones sexuelles favorisent la prolifération des cellules malignes. Ce type de cancers concerne donc essentiellement les cancers du sein et de la prostate, directement corrélés aux hormones sexuelles (œstrogènes et progestérones).
Hormonothérapie pour traiter les cancers du sein hormonodépendants : les différents types
Il existe deux catégories d’hormonothérapie capable de soigner le cancer du sein :
L’hormonothérapie dite « mécanique »
Ce traitement consiste à réaliser une intervention chirurgicale afin de retirer les ovaires : c’est l’ovariectomie. Cependant, cette technique est de moins en moins utilisée au profit des médicaments antihormonaux. Ce choix est fait en raison du caractère définitif de l’intervention, pouvant être particulièrement handicapant chez les jeunes femmes (surtout celles qui n’ont jamais eu d’enfants). On parle également de castration.
L’hormonothérapie médicamenteuse
L’administration de médicaments est donc aujourd’hui prédominante pour traiter les cancers du sein hormonodépendants.
On distingue trois types d’hormonothérapie médicamenteuse :
- Les traitements anti-œstrogènes (comme le Tamoxifène): prescrits généralement aux patientes non ménopausées. Ils remplacent les hormones sexuelles présentes sur les récepteurs des cellules tumorales afin d’arrêter leur croissance et leur prolifération.
- Les anti-aromatases : prescrits le plus souvent chez les patientes ménopausées. Aussi appelés inhibiteurs de l’aromatase, ils stoppent la production des œstrogènes responsable de la croissance des cancers hormonaux.
- Les analogues de la LH-RH : Ils agissent selon le même principe que les anti-aromatases, mais sont plutôt réservés aux patientes jeunes, non ménopausées, porteuses d’une forme agressive de cancer du sein.
Quels sont les effets secondaires de l’hormonothérapie ?
Les effets secondaires de l’hormonothérapie peuvent être assez conséquents. C’est pourquoi certaines femmes ne souhaitent pas en bénéficier, ou décident d’arrêter le traitement en cours de prise. Généralement, les patientes jeunes qui souhaitent avoir des enfants sont les moins favorables à ce type de traitement, capable d’induire une ménopause définitive ou passagère.
Par ailleurs, on parle souvent de prise de poids liée à l’hormonothérapie. Cet effet secondaire est également un frein pour certaines patientes.
La thérapie est recommandée lors de la RCP, mais la décision finale revient bien sûr à chaque patiente.
Les effets secondaires de l’hormonothérapie peuvent se manifester par :
- une fatigue
- des nausées
- des vomissements ;
- des diarrhées ;
- une prise de poids ;
- une baisse de libido ;
- des bouffées de chaleur ;
- une sensibilité mammaire ;
- un gonflement des seins ;
- des douleurs articulaires ;
- des douleurs musculaires ;
- des caillots sanguins ;
- une ostéoporose ;
- une ménopause transitoire ou définitive, pouvant conduire à des troubles de la fertilité, voire à une infertilité totale.
L’hormonothérapie complète donc l’arsenal thérapeutique des cancers du sein hormonodépendant. La recherche et les essais cliniques poursuivent leurs efforts pour rendre les thérapies de plus en plus efficaces pour les patientes avec le moins d’effets secondaires possible.
Les études cliniques portent également sur la résistance de certains cancers du sein de stade avancé aux traitements d’hormonothérapie pour trouver des thérapies efficaces dans ce type de tumeurs et comprendre les mécanismes d’action.