La symmastia consiste en une absence de sillon intermammaire à l’origine d’une nuisance esthétique souvent très mal supportée par les femmes qui en sont atteintes.
Essentiellement due à des complications postopératoires, la symmastia peut aussi être d’ordre congénital – bien que cela demeure extrêmement rare.
Heureusement, ce défaut esthétique n’est pas dangereux pour la santé physique et, surtout, n’est pas une fatalité. Une intervention chirurgicale permet habituellement de la corriger avec une grande efficacité.
La symmastia, qu’est-ce que c’est ?
La symmastia, aussi nommée effet « unisein », est une malformation mammaire se caractérisant par la disparition du sillon intermammaire, c’est-à-dire du creux séparant les deux seins. Il s’agit d’un phénomène aux multiples visages, qui peut adopter des formes différentes.
La symmastia se manifeste quand une liaison se crée entre les deux seins. Cette liaison peut être faite de peau, qui se décolle de la paroi du thorax pour se tendre du sommet d’un sein à l’autre, ou d’un ensemble de divers tissus cutanés, adipeux et fibreux.
Dans la plupart des cas, la symmastia est un trouble acquis, apparaissant à la suite d’un évènement externe. Sa cause la plus fréquente est iatrogène : c’est la chirurgie mammaire.
Plus rarement, on observe des symmastias congénitales. Ces dernières sont alors présentes dès la naissance, mais ne deviennent visibles qu’au cours de la puberté lorsque la poitrine se développe.
La symmastia postopératoire : causes et traitements
La symmastia la plus fréquemment rencontrée est la forme acquise survenant des suites d’une opération mammaire chirurgicale à portée esthétique, réparatrice ou curative (réalisée, par exemple, dans le cas de la prise en charge d’un cancer du sein).
Bien que la symmastia acquise soit indubitablement plus fréquente que la symmastia congénitale, elle demeure une complication rare de la chirurgie mammaire.
Il existe de multiples facteurs favorisant le développement d’une symmastia à la suite d’une chirurgie mammaire. La cause précise de chaque symmastia est susceptible d’impacter les possibilités thérapeutiques envisageables pour corriger ce défaut.
Les principales causes de la symmastia postopératoire
La pose d’implants mammaires trop volumineux par rapport au volume originel des seins, ou trop larges par rapport à la taille du buste, est considérée comme un facteur de risque majeur de symmastia.
Ce phénomène peut survenir tant dans le cadre d’une augmentation mammaire esthétique qu’à la suite d’une intervention réparatrice visant à corriger une malformation ou à reconstruire un sein amputé.
Un mauvais positionnement des prothèses mammaires peut également favoriser la formation d’une liaison entre ces dernières. On rencontre essentiellement ce cas de figure lorsque les prothèses sont trop rapprochées.
Enfin, une malformation préexistante de la poitrine ou du thorax, et notamment un sternum anormalement creux (pectus excavatum), peut favoriser l’apparition d’une symmastia.
Concrètement, ces phénomènes ont tendance à engendrer une pression constante sur les tissus du sillon intermammaire, les tirant vers le sommet de la poitrine.
Les tissus internes du sillon vont alors de se décoller du sternum et former une capsule vide entre les deux seins.
Naturellement, les prothèses mammaires vont ensuite migrer vers cet espace vide, se rapprochant anormalement l’une de l’autre.
Enfin, de nouveaux tissus viennent combler le vide de la capsule, reliant peu à peu les deux implants pour former un sein unique.
La plupart du temps, la symmastia survient lorsque différents facteurs interviennent simultanément (prothèses trop volumineuses et mal positionnées, par exemple).
Toutefois, un seul facteur peut suffire à engendrer une symmastia, et on rencontre également des symmastias inexpliquées, dont la cause n’est pas élucidée.
Traitement de la symmastia postopératoire
La meilleure façon de corriger une symmastia acquise à la suite de complications postopératoire est de procéder à une nouvelle intervention chirurgicale correctrice.
Le choix de l’intervention à réaliser dépend à la fois de la sévérité des complications et des techniques chirurgicales employées lors de la première opération.
Habituellement, il convient d’éliminer le tissu cicatriciel qui s’est formé entre les prothèses mammaires, de repositionner ces dernières – voire de les remplacer par des implants plus petits, et de refermer la capsule sternale.
Des sutures internes permanentes peuvent être nécessaires pour garder les implants dans la bonne position et fixer correctement la peau du sillon intermammaire au sternum.
La symmastia congénitale : causes et traitements
Les causes de la symmastia congénitale ne sont pas tout à fait élucidées. Des malformations sternales (pectus excavatum) lui sont fréquemment associées.
Son traitement est plus complexe que celui d’une symmastia acquise des suites des complications d’une chirurgie mammaire, car il s’agit davantage d’un problème de structure des différents tissus de la poitrine.
Une combinaison de liposuccion et de sutures permanentes visant à fixer les tissus superficiels aux tissus plus profonds peut être envisagée, ainsi qu’une réduction mammaire.
Plusieurs interventions peuvent être nécessaires pour redessiner la forme des deux seins et parvenir à un résultat satisfaisant. Il convient habituellement d’attendre la fin de la croissance et de la puberté pour traiter une symmastia congénitale.
Le traitement d’une symmastia dépend hautement de sa cause, et de son origine congénitale ou acquise. Les symmastias acquises des suites de complications postopératoires, les plus communes, sont heureusement les plus simples à corriger.
Le meilleur moyen de prendre en charge une symmastia est encore de la prévenir : lorsque vous envisagez une chirurgie mammaire, et surtout une augmentation à visée esthétique, adressez-vous à un praticien sérieux, et n’hésitez pas à évoquer cette question en amont de votre opération.