Les informations obtenues à l’aide d’une biopsie sont essentielles pour mettre en œuvre le protocole de traitement le mieux adapté à chaque patiente et à chaque cancer. Le cancer du sein pouvant adopter de multiples formes, un diagnostic précis est indispensable pour élaborer un traitement ciblé, qui se montrera le plus efficace possible sans nuire inutilement à la santé de la patiente à travers de lourds effets secondaires.
Rôle de la biopsie mammaire dans le diagnostic du cancer du sein
La biopsie mammaire est une intervention médicale consistant à prélever des cellules cancéreuses dans l’organisme de la patiente pour les examiner au microscope en laboratoire. Le prélèvement peut être effectué à l’aide de différentes méthodes et intervenir avant, pendant ou après une intervention chirurgicale. Les cellules prélevées sont soumises à un examen anatomopathologique permettant de confirmer le diagnostic d’un cancer et d’analyser la nature de la tumeur.
L’anatomie pathologique vise en effet à étudier l’anatomie des cellules prélevées et leurs éventuelles anomalies morphologiques, autant d’éléments permettant de déceler une éventuelle pathologie – ici, un cancer – et la catégoriser.
Le cancer du sein a la particularité d’adopter de multiples formes, si bien que l’on a tendance à dire qu’il existe autant de cancers différents que de patientes qui en sont atteintes. Paradoxalement, les traitements traditionnels utilisés pour lutter contre cette maladie (chimiothérapie, radiothérapie, chirurgie, etc.) sont très généraux, ce qui amoindrit leur efficacité dans certaines situations et leur confère de nombreux effets secondaires, souvent très lourds.
De fait, l’élaboration de traitements toujours plus ciblés s’affirme comme le cheval de bataille de la recherche en oncologie médicale, un enjeu qui passe par une meilleure connaissance et classification des cancers. La biopsie mammaire, comme les autres outils de diagnostic médicaux, a donc un rôle central dans la prise en charge du cancer du sein. L’examen des cellules cancéreuses prélevées par ce biais permet de connaître le stade d’évolution de la maladie et son degré de propagation dans l’organisme. Il va aussi permettre de caractériser la nature de la tumeur, notamment pour définir si elle peut répondre à certains traitements spécifiques, tels que l’hormonothérapie ou l’immunothérapie.
Enfin, la biopsie donne des informations permettant de mesurer l’agressivité d’un cancer du sein, d’évaluer son potentiel métastatique et de prévoir ses risques de récidive.
Les différents types de biopsies mammaires
On distingue différents types de biopsies mammaires en fonction du mode d’intervention, de la quantité de cellules cancéreuses prélevée et de la temporalité dans laquelle survient l’intervention.
La biopsie percutanée, réalisée à travers la peau, est effectuée avant une opération chirurgicale. Le prélèvement est guidé par imagerie médicale (radiographie ou IRM) et est souvent effectué par le radiologue. Aussi nommée cytoponction, la biopsie est réalisée à l’aide d’une simple aiguille – un peu plus grosse que pour une piqûre. C’est un examen peu abrasif, simple à effectuer.
Cependant, la biopsie percutanée ne permet que le prélèvement d’une quantité de tissus très réduite, sur un site très localisé, ce qui ne permet pas toujours de trouver des cellules cancéreuses. Lorsque le prélèvement ne permet pas d’analyser suffisamment de cellules cancéreuses, une exploration plus poussée doit être entreprise. La biopsie chirurgicale peut être prescrite en première intention, ou prendre le relais de la biopsie percutanée si celle-ci n’a pas permis d’analyser la tumeur.
Les prélèvements s’effectuent alors à l’aide d’une incision qui permet d’obtenir une quantité plus importante de tissus et, de fait, d’obtenir de plus amples informations sur le cancer. La biopsie chirurgicale peut être effectuée en amont d’une chirurgie mammaire ou durant celle-ci, auquel cas on parle de biopsie extemporanée. Lors d’une biopsie chirurgicale, il est possible de prélever seulement un fragment de la tumeur cancéreuse (biopsie diagnostic), ou d’ôter la tumeur dans sa totalité (biopsie exérèse).
Dans le premier cas, la biopsie se fait en ambulatoire, sous anesthésie locale ou générale en fonction de son site d’implantation. Elle permet d’en apprendre plus sur la tumeur pour déterminer quel traitement privilégier avant toute chirurgie.
Dans le second cas, la biopsie survient durant le traitement chirurgical visant à éliminer les cellules cancéreuses (tumorectomie ou mastectomie), sous anesthésie générale.
L’examen anatomopathologique des tissus prélevés permet alors de s’assurer que l’ablation a été complète et d’évaluer les risques de récidives. Lorsque l’examen anatomopathologique est extemporané, c’est-à-dire réalisé durant l’opération chirurgicale visant à ôter la tumeur, le chirurgien peut adapter son traitement en fonction des résultats.
Si l’examen révèle une ablation incomplète et/ou un fort risque de récidive, une ablation du sein dans sa totalité sera souvent envisagée. À l’inverse, si la biopsie indique un risque de récidive faible, une chirurgie conservatrice peut être privilégiée.
La biopsie est un examen indispensable dans le cadre du diagnostic du cancer du sein et de son traitement. L’analyse des cellules prélevées lors de cette intervention est, en effet, cruciale pour avérer une suspicion de tumeur maligne et décider du protocole de traitement le plus adapté.
Par ailleurs, la médecine oncologique progressant toujours vers des traitements plus ciblés, moins agressifs et plus performants, la caractérisation des cancers diagnostiqués s’avère d’autant plus importante pour mettre en œuvre une thérapie efficiente. De fait, la recherche de « nouvelles » caractéristiques permettant de cibler les cellules cancéreuses s’avère centrale, plaçant la biopsie et l’anatomopathologie au cœur de la prise en charge du cancer.