Si la pilule contraceptive reste l’un des moyens les plus populaires pour éviter les grossesses non désirées, elle soulève aussi des questions sur ses effets à long terme, notamment en ce qui concerne le cancer du sein. Certaines études pointent une légère hausse de ce risque chez les utilisatrices de longue date. Il est temps de faire le point et de comprendre les mécanismes en jeu.
Pilule contraceptive : qu’est-ce que c’est et comment agit-elle ?
La pilule contraceptive contient des hormones de synthèse, principalement des œstrogènes et des progestatifs, qui imitent les hormones naturelles du corps. Elle fonctionne en empêchant l’ovulation et rend ainsi la fécondation impossible. En plus de cet effet principal, elle modifie également la glaire cervicale pour bloquer les spermatozoïdes et amincit la paroi utérine pour éviter la nidation.
Par ailleurs, la pilule peut être prescrite pour traiter d’autres affections, comme l’endométriose ou les règles douloureuses. Mais l’utilisation de contraceptifs hormonaux peut entraîner des variations hormonales prolongées, qui sont surveillées en raison de leur lien potentiel avec des risques de cancers hormono-dépendants, comme celui du sein. La pilule œstroprogestative serait d’ailleurs plus fréquemment associée à ces risques que les contraceptifs à base de progestatif seul.
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Hormones féminines et cancer du sein
Les hormones féminines, notamment les œstrogènes et la progestérone, jouent un rôle clé dans le développement et la croissance des cellules mammaires. Ce sont ces mêmes hormones qui, en excès ou en déséquilibre, peuvent contribuer à l’apparition de tumeurs mammaires. Les contraceptifs oraux contiennent des versions synthétiques qui peuvent affecter la régulation hormonale naturelle.
Mais le risque de cancer du sein associé à la prise de la pilule contraceptive reste cependant relatif. Selon l’Institut National du Cancer, les femmes qui prennent des contraceptifs oraux depuis plus de 10 ans présentent en effet un risque de cancer du sein plus élevé, par rapport à celles qui n’en prennent pas. Mais ce risque s’atténue progressivement quelques années après l’arrêt de la contraception. La prise de pilules progestatives seules pourrait présenter un risque inférieur à celui lié aux pilules combinées, bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour confirmer cette hypothèse.
Néanmoins, les bénéfices apportés par la pilule contraceptive, notamment dans la prévention d’autres cancers comme avec la prévention du cancer des ovaires et de l’endomètre, sont aussi à prendre en considération. Ces bénéfices peuvent aider à relativiser les inquiétudes liées au risque de cancer du sein.
La pilule contraceptive provoque-t-elle le cancer du sein ?
Les contraceptifs oraux ne provoquent pas directement le cancer du sein, mais ils peuvent représenter un facteur de risque chez certaines femmes. L’augmentation du risque est particulièrement présente chez les patientes qui présentent d’autres facteurs de prédisposition, comme des antécédents familiaux ou un mode de vie associé à d’autres risques oncologiques (prise de risque associée à la consommation d’alcool). L’Institut National du Cancer en France rappelle en effet que les risques augmentent légèrement chez les femmes de plus de 35 ans qui fument ou qui ont des antécédents de cancer du sein dans leur famille.
Il est donc recommandé de discuter de tous ces facteurs avec son médecin avant de débuter ou de poursuivre une contraception hormonale. Le type de pilule peut être adapté selon les besoins et le profil de chaque patiente, afin de permettre de réduire les risques associés.
Surveiller sa santé mammaire de près reste une priorité. La mammographie s’impose comme l’examen de référence pour une détection précoce du cancer du sein, tandis que des habitudes préventives, telles que l’autopalpation et les consultations régulières, jouent aussi un rôle clé pour réduire les risques.
Comment bien choisir sa contraception ?
Le choix d’une méthode contraceptive doit se faire en prenant en compte les besoins spécifiques de chaque femme, ainsi que ses antécédents médicaux. Il faut avoir une discussion avec son médecin pour évaluer les options disponibles, les bénéfices et les risques de chaque méthode. Les alternatives à la pilule, telles que le stérilet, les patchs ou les anneaux vaginaux, permettent de diversifier les solutions et de réduire les risques associés aux contraceptifs oraux.
Pour limiter les effets secondaires hormonaux sans compromettre l’efficacité contraceptive, plusieurs options peuvent être envisagées. Le DIU hormonal (Dispositif intra-utérin), par exemple, offre une alternative pratique à la pilule quotidienne, tandis que les préservatifs permettent d’éviter l’exposition aux hormones.
Chaque méthode a ses avantages et ses inconvénients, d’où l’importance de réévaluer sa contraception régulièrement, surtout lorsque l’état de santé évolue. Un suivi médical de qualité reste essentiel pour trouver la méthode la plus adaptée et préserver sa santé sur le long terme.
La pilule contraceptive continue d’offrir une protection efficace à la plupart des femmes. Mais pour celles qui souhaitent explorer d’autres options, que ce soit à cause des effets secondaires ou pour toute autre raison, il existe des alternatives. Le plus important est d’en discuter avec son médecin pour choisir la solution la plus adaptée tout en protégeant sa santé.