Le cancer inflammatoire du sein est une forme rare, mais agressive, de cancer de l’organe mammaire. Bien qu’il s’agisse d’une maladie typiquement féminine, il peut également affecter les hommes.
Son pronostic est délicat, car il est souvent diagnostiqué tardivement et évolue vite. En outre, son diagnostic est tout aussi complexe, car ses symptômes peuvent faire penser au premier abord à une mastite, une inflammation bénigne du sein.
Sa prise en charge requiert habituellement l’utilisation des trois armes thérapeutiques de référence dans la lutte contre le cancer du sein : la radiothérapie, la chirurgie et la chimiothérapie.
Le cancer inflammatoire du sein, qu’est-ce que c’est ?
Le cancer inflammatoire du sein, aussi nommé mastite carcinomateuse, représente moins de 4 % de tous les cancers du sein. C’est une pathologie relativement rare, mais particulièrement sérieuse.
Pour cause, le cancer inflammatoire du sein ne se développe pas sous la forme d’une tumeur solide comme c’est habituellement le cas du cancer du sein, mais prolifère dans les vaisseaux lymphatiques parcourant la peau de l’organe mammaire.
Cette configuration lui permet de voyager aisément à travers l’organisme, ce qui favorise une évolution rapide vers un stade métastatique et tend à provoquer des symptômes inhabituels en cas de cancer du sein.
En effet, à force de se multiplier les cellules cancéreuses finissent invariablement par encombrer les vaisseaux lymphatiques, ce qui provoque une réaction inflammatoire locale.
Symptômes du cancer inflammatoire du sein
L’apparition des symptômes du cancer du sein inflammatoire est habituellement rapide, mais cela ne permet pas toujours un diagnostic précoce, hautement favorable à un pronostic positif.
Pour cause, ses symptômes sont fort semblables à ceux d’une mastite, inflammation du sein bénigne. On observe habituellement un rougissement local du sein (érythème), un gonflement, une inversion du mamelon et en enflement des ganglions axillaires et/ou claviculaires.
Habituellement, le sein est douloureux et la patiente peut ressentir des démangeaisons, des brûlures ou des picotements. La peau peut s’épaissir, adopter un aspect capitonné de « peau d’orange » et/ou prendre une teinte violacée.
Diagnostic du cancer inflammatoire du sein
Il n’est pas rare de voir le cancer inflammatoire du sein confondu avec une mastite et traité comme telle, à l’aide d’anti-inflammatoires, voire d’antibiotiques, parfaitement inutiles dans le contexte d’une affection cancéreuse.
Le bon diagnostic intervient alors lorsque l’équipe médicale constate une persistance des symptômes à la suite du traitement pour une mastite.
Des examens complémentaires sont alors réalisés pour confirmer une suspicion de cancer et en apprendre davantage sur la maladie.
Une biopsie mammaire permettra de prélever des cellules cancéreuses pour les analyser en laboratoire, et des examens d’imagerie médicale (mammographie, scanner, I.R.M) pourront permettre de visualiser l’étendue de la maladie et de guider d’éventuelles interventions chirurgicales et/ou radiothérapeutiques.
Traitement du cancer inflammatoire du sein
La chirurgie oncologique, associée à la chimiothérapie et à la radiothérapie, constitue habituellement le traitement de référence du cancer inflammatoire du sein.
La maladie étant habituellement diagnostiquée à un stade tardif de son évolution, l’intervention chirurgicale de référence est une mastectomie complète (ablation totale du sein), associée à un curage axillaire.
Une chimiothérapie et une radiothérapie adjuvantes sont administrées à la suite de la chirurgie pour éliminer les cellules cancéreuses restantes dans l’organisme et réduire les risques de récidive.
Ces deux traitements peuvent également être administrés en amont de la chirurgie pour faciliter cette dernière, auquel cas on parle traitements néoadjuvants.
Les thérapies ciblées apportent un nouvel espoir dans la lutte contre ce cancer agressif : près de 60 % des cancers inflammatoires du sein sont HER2 positifs, et peuvent répondre favorablement aux anti-HER2.
Une hormonothérapie peut également être mise en œuvre lorsque les cellules cancéreuses possèdent des récepteurs hormonaux.
Dans tous les cas de figure, le traitement du cancer inflammatoire du sein est toujours personnalisé et peut significativement varier d’une patiente à l’autre.
Le cancer inflammatoire du sein est une pathologie rare, mais qui exige une réponse thérapeutique particulièrement forte pour espérer offrir à chaque patiente le meilleur pronostic.
En effet, il se distingue par une évolution particulièrement rapide et des symptômes atypiques qui lui valent d’être fréquemment confondu avec une autre pathologie du sein bénigne, la mastite.
L’accumulation de ces deux facteurs en fait une forme de cancer du sein sévère, difficile à traiter et fortement susceptible de récidiver, dont le pronostic est encore délicat.
L’avènement des thérapies ciblées pourrait toutefois changer la donne en apportant de nouvelles alternatives thérapeutiques dans la prise en charge des cancers du sein atypiques, puis, à mesure de l’avancée de la recherche oncologique, de tous les types de cancers.