Le cancer du col de l’utérus dispose de moyens préventifs capables de diminuer le risque de voir apparaître cette pathologie : le dépistage organisé en France et le vaccin préventif chez les adolescents. Cette stratégie permet de réduire son incidence et de diagnostiquer la maladie au plus tôt. Le cancer du col utérin est diagnostiqué chez environ 3 000 femmes en France chaque année et est encore responsable de près de 1 000 décès par an.
Le virus HPV, principal responsable du cancer du col utérin
L’origine du cancer du col utérin est bien connue : il s’agit d’une infection au papillomavirus humain (HPV) persistant au sein du vagin et du col de l’utérus.
Le HPV est un virus qui se transmet pendant les rapports sexuels. Il en existe de nombreuses souches : certaines peuvent entraîner des pathologies cutanées bénignes, d’autres sont à l’origine d’une grande majorité des cancers de l’utérus diagnostiqués, mais aussi de condylomes (verrues génitales). Il s’agit principalement des souches 16 et 18.
L’infection au HPV touche de nombreuses personnes au cours de leur vie. Toutefois, le virus est éliminé de l’organisme en quelques mois grâce au système immunitaire dans la plupart des cas. Dans ces conditions, l’infection passe totalement inaperçue, car elle n’entraîne pas nécessairement de symptômes.
Mais chez certaines personnes, l’infection persiste de manière durable dans le corps, pouvant alors entraîner des condylomes, des lésions dysplasiques et des lésions précancéreuses. Ces lésions précancéreuses sont susceptibles de devenir des tumeurs malignes du col de l’utérus.
Le HPV peut aussi entraîner d’autres types de cancers, comme le cancer du vagin, le cancer de la vulve, le cancer de l’anus, le cancer du pénis et même certains cancers ORL. Il affecte donc les femmes comme les hommes.
Le cancer du col de l’utérus est une pathologie d’évolution lente. Il peut se développer de nombreuses années après l’infection initiale au HPV, qui reste « dormante » dans l’organisme. Cette particularité permet de mettre en place un dépistage efficace par frottis cervico-utérins à intervalle régulier.
Pour se protéger d’une infection au HVP (et des autres infections sexuelles transmissibles), il est vivement recommandé d’utiliser des préservatifs pendant les rapports sexuels.
Dépistage du cancer du col utérin par frottis cervico-vaginal
Le dépistage systématique du cancer du col de l’utérus a été mis en place en 2018 en France. Il consiste à réaliser une surveillance régulière chez toutes les femmes âgées de 25 à 65 ans avec des frottis cervico-utérins à intervalle régulier.
Cet examen permet de visualiser la possible présence de cellules anormales dans cette zone du corps et qui constituent un risque de se transformer en tumeur cancéreuse. Le frottis est aussi utile pour repérer la présence du virus HPV chez les femmes âgées de 30 à 65 ans.
Le frottis cervico-utérin est pratiqué par votre médecin traitant, votre gynécologue ou votre sage-femme, au cabinet en position gynécologique. Le prélèvement est ensuite transmis à un laboratoire d’analyses médicales.
Le dépistage du cancer du col de l’utérus avec frottis est vivement conseillé tous les trois ans, sans cas particulier mentionné par votre médecin.
Cancer du col utérin : la vaccination contre les infections à papillomavirus humains (HPV)
Depuis quelques années, il existe des vaccins capables de prévenir les risques d’apparition d’une infection à HPV. Longtemps réservé aux jeunes filles âgées de 11 à 14 ans, il est depuis peu disponible aussi chez les jeunes garçons du même âge. Un rattrapage vaccinal est possible chez les 15 – 19 ans. Il s’agit d’un vaccin très efficace chez les adolescents lorsqu’il est réalisé avant les premiers rapports sexuels.
La vaccination HPV permet de diminuer les chances d’apparition de lésions précancéreuses au niveau du col de l’utérus.
En France, deux vaccins sont disponibles :
- le Gardasil 9 (le plus fréquent, qui offre une protection contre plus de souches de HPV),
- Le Cervarix,
Le vaccin contre le HPV est administré par :
- 2 injections à 6 mois d’intervalle chez les 11 – 14 ans,
- 4 injections à 2 puis 6 mois d’intervalle chez les 15 – 19 ans,
Si la première injection est réalisée par un des vaccins, les injections suivantes doivent aussi être réalisées avec ce même vaccin. Il n’est pas possible de commencer avec un des vaccins et de finir avec l’autre.
Par ailleurs, une vaccination contre le HPV ne dispense pas du dépistage organisé avec frottis réguliers tous les 3 ans.
La vaccination contre le HPV est encore un peu frileuse en France, contrairement aux espérances des autorités de santé. Toutefois, elle est très efficace ! De nombreux pays à travers le monde ont, grâce à elle, réussi à diminuer de manière considérable l’incidence des contaminations au HPV, notamment en Australie, au Royaume-Uni ou au Canada.