Moins agressive que la chimiothérapie, l’immunothérapie fait partie des traitements ciblés plus faciles à supporter pour les patientes, qui deviendront, peut-être, dans le futur, les nouveaux traitements de référence contre le cancer.
À l’heure actuelle, son utilisation reste limitée, et l’immunothérapie intervient le plus souvent en complément des thérapies traditionnelles, à savoir la radiothérapie, la chimiothérapie et la chirurgie oncologique.
Le cancer du sein en France
Le cancer du sein le plus répandu est le carcinome canalaire, une tumeur maligne qui se développe dans les canaux galactophores du sein. Il est souvent diagnostiqué à un stade local, et répond habituellement aux traitements traditionnels.
Il existe cependant plusieurs types de cancers du sein, dont tous ne sont pas diagnostiqués au même stade d’évolution, ne présentent pas les mêmes caractéristiques et le même degré d’agressivité, et n’offrent pas le même pronostic et les mêmes options de traitements, de multiples éléments intimement liés.
Plus un cancer est diagnostiqué tardivement, plus son pronostic est délicat. Les traitements locaux (chirurgie et radiothérapie) qui font référence dans la prise en charge des cancers du sein locaux, atteignent, en effet, leurs limites dès que le cancer s’est disséminé dans l’organisme.
L’efficacité du traitement complémentaire de référence, l’hormonothérapie, peut aussi être compromise lorsque le cancer n’est pas sensible aux hormones.
Quand un cancer du sein ne répond pas aux traitements de référence, les options thérapeutiques dont dispose la patiente sont drastiquement limitées, ce qui impacte négativement son pronostic.
Cette problématique est un des moteurs majeurs de la recherche médicale, qui a permis de voir naître ces dernières années de nouvelles alternatives : les thérapies ciblées et, bien sûr, l’immunothérapie qui nous intéresse ici.
L’immunothérapie, qu’est-ce que c’est ?
Les thérapies ciblées se distinguent ainsi de la chimiothérapie et de la radiothérapie, des traitements redoutables contre les cellules cancéreuses, mais qui tendent à faire beaucoup de dommages collatéraux chez les cellules saines, à l’origine d’effets secondaires parfois très lourds.
L’immunothérapie, quant à elle, permet précisément d’aider l’organisme à détruire lui-même ses cellules cancéreuses.
Il existe différents types d’immunothérapies agissant soit sur les cellules de la tumeur cancéreuse, soit sur les cellules du système immunitaire.
Le rôle du système immunitaire est de protéger l’organisme. Ainsi, en temps normal, les cellules immunitaires (lymphocytes) « patrouillent » à travers l’organisme, identifient d’éventuels antigènes, composés extérieurs à l’organisme (bactéries, virus, protozoaires, etc.), et les éliminent.
Dans le cas de cancers, tout est plus compliqué : les cellules cancéreuses ne sont pas des antigènes, mais des cellules internes de l’organisme qui ont muté.
Elles ressemblent donc aux cellules saines, ce qui ne permet pas toujours au système immunitaire de les identifier comme des dangers et de les éliminer.
En outre, certaines tumeurs cancéreuses ont la capacité de supprimer la réponse immunitaire de l’organisme lorsqu’elles sont identifiées comme des antigènes, en mutant jusqu’à perdre les caractéristiques qui les dévoilent pour déjouer le système immunitaire.
L’immunothérapie intervient alors pour induire une réaction immunitaire susceptible de détruire les cellules cancéreuses en mettant fin à la passivité de l’organisme en présence d’une tumeur.
À l’heure actuelle, l’immunothérapie n’est pas systématiquement proposée dans la prise en charge du cancer du sein, mais de nombreuses molécules sont à l’essai et leurs résultats, d’ores et déjà très prometteurs, laissent envisager son expansion dans le futur.
L’immunothérapie, pour quels cancers du sein ?
L’immunothérapie a fait ses premiers pas dans la lutte contre le mélanome, un cancer de la peau particulièrement agressif, il y a de cela une décennie.
Ses résultats, presque inespérés à l’époque, ont motivé la médecine oncologique à étendre son utilisation à davantage de pathologies cancéreuses, et elle intervient aujourd’hui dans la prise en charge de certains cancers du sein.
Elle apporte notamment un nouvel espoir aux patientes atteintes de cancers du sein métastatiques et de cancers du sein triple négatif.
Un cancer du sein métastatique se trouve au dernier stade de son évolution, là où il devient presque impossible à contrôler. À ce stade, il ne répond habituellement plus à l’hormonothérapie, et l’efficacité des traitements traditionnels (chimiothérapie, radiothérapie et chirurgie) est limitée.
De fait, la chimiothérapie et la radiothérapie étant hautement toxiques pour les cellules saines, leur utilisation ne peut pas toujours être prolongée et répétée sur la durée. La chirurgie, elle, ne permet plus d’éliminer les cellules cancéreuses lorsqu’elles se sont disséminées dans l’organisme.
Le cancer du sein triple négatif, quant à lui, est dénué des trois récepteurs qui le rendent sensible à l’hormonothérapie (récepteurs ER et PR) et aux thérapies ciblées (récepteur Her2).
Particulièrement agressif, c’est un cancer qui offre peu d’options de traitement. Il est généralement pris en charge à l’aide du trio chirurgie – radiothérapie – chimiothérapie, avec un succès mitigé.
À l’heure actuelle, l’immunothérapie est habituellement utilisée en complément de l’arsenal thérapeutique de référence de la lutte contre le cancer du sein : la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie.
Toutefois, il arrive également qu’elle soit administrée seule, un protocole qui pourrait se généraliser dans le futur à mesure que la recherche en médecine oncologique avance dans ce domaine.
Son indication reste aujourd’hui limitée aux cancers triple négatif et métastatiques qui, sans l’immunothérapie, font figure d’impasses thérapeutiques.
(SOURCES : https://cancer.ca/fr/cancer-information/cancer-types/breast/treatment/immunotherapy ; https://rubanrose.org/je-minforme/apres-le-diagnostic/traitements-du-cancer-du-sein/therapies-ciblees/