Comme toutes les tumeurs, le fibrome utérin peut faire peur, laissant notamment craindre le redoutable cancer de l’utérus, une maladie particulièrement grave.
Heureusement, c’est en réalité une pathologie bénigne, tout à fait dépourvue de potentiel malin. Ses symptômes peuvent toutefois se révéler très invalidants, et sa prise en charge traditionnelle, qui consiste en l’ablation de l’utérus, est à même de compromettre un projet de grossesse.
Les procédés chirurgicaux destinés à traiter le fibrome utérin sont toutefois en constante évolution, et offrent désormais des solutions moins durables, mais moins radicales, compatibles avec un désir de grossesse.
Le fibrome utérin, qu’est-ce que c’est ?
Le fibrome utérin, aussi nommé myome ou léiomyome, est une tumeur non cancéreuse du myomètre, la paroi interne de l’utérus.
Il s’agit de la tumeur la plus fréquemment rencontrée chez la femme non ménopausée. On estime qu’il touche environ 35% des femmes de plus 35 ans.
À l’inverse d’une tumeur cancéreuse, la tumeur bénigne qu’est le fibrome utérin ne s’infiltre pas à travers la paroi du myomètre.
Il ne s’agit donc pas d’une pathologie propre à coloniser d’autres organes, à se métastaser ou à se généraliser. S’il peut être multiple et croître sans réelle limite jusqu’à atteindre un volume parfois considérable, le fibrome utérin restera toujours confiné à l’utérus.
Symptômes du fibrome utérin
Bien qu’il ne soit pas cancéreux, le fibrome utérin peut entraîner des symptômes très invalidants au quotidien, fortement anxiogènes et à même d’épuiser mentalement et physiquement les femmes qui en sont atteintes.
Des règles très abondantes, hémorragiques et accompagnées de caillots parfois volumineux, sont typiques du fibrome utérin. Elles risquent d’engendrer une fatigue importante, voire une anémie.
Des douleurs abdominales, ainsi qu’une sensation de pesanteur et de lourdeur dans le bas ventre, sont également régulièrement observées.
Enfin, des dyspareunies, douleurs survenant lors des rapports sexuels, sont également susceptibles de caractériser cette pathologie.
Tous les symptômes du fibrome utérin n’ont pas la même intensité chez chaque femme et ne surviennent pas nécessairement simultanément.
Bien que les règles hémorragiques constituent le symptôme le plus souvent observé, les dyspareunies sont parfois les seuls signes précoces de fibrome utérin.
Puisqu’il s’agit de tumeurs particulièrement fréquentes, les fibromes utérins sont également souvent découverts fortuitement au cours d’un examen gynécologique de routine, sans que la patiente ne se soit plainte de symptômes particuliers.
Toutefois, une exploration plus approfondie de l’historique clinique des patientes ne se plaignant d’aucun symptôme permet souvent de mettre en évidence la présence de signes cliniques annonciateurs de la maladie.
Ces symptômes précoces (règles abondantes, fatigantes, etc.) sont trop souvent considérés comme normaux par les patientes, ce qui retarde le diagnostic.
Enfin, il convient de noter que seul un tiers des fibromes utérins environ sont à l’origine de symptômes nécessitant un traitement. Les autres n’atteindront jamais une taille suffisante pour devenir problématiques.
Diagnostic du fibrome utérin
A l’instar du diagnostic d’un cancer de l’utérus, l’étape du diagnostic du fibrome utérin est primordiale pour déterminer le traitement le mieux adapté à chaque tumeur au regard de ses caractéristiques, mais aussi à chaque patiente en fonction de son projet de vie.
Le diagnostic de la maladie passe essentiellement par une échographie, un examen simple et indolore qui permet habituellement de visualiser les contours et d’évaluer le volume de la masse.
Il arrive toutefois que l’échographie soit insuffisante, en ne permettant pas de distinguer avec certitude un fibrome utérin d’une autre masse, potentiellement cancéreuse.
Une IRM est alors souvent prescrite en complément, ainsi qu’une biopsie qui permet de prélever quelques cellules du fibrome pour s’assurer de son absence de malignité.
Traitement du fibrome utérin
Le traitement du fibrome utérin est toujours étudié par une équipe pluridisciplinaire en fonction tant du projet de vie de la patiente que des caractéristiques de la lésion.
L’hystérectomie, ablation chirurgicale de l’utérus, a longtemps été considérée comme le traitement de référence du fibrome utérin.
Aujourd’hui, cette intervention radicale ne concerne plus que 2 femmes sur 10. Elle est principalement indiquée chez les patientes présentant des symptômes très gênants et/ou n’ayant pas de projets de grossesse.
Chez les femmes ayant un désir de grossesse, deux approches conservatrices majeures, permettant de préserver l’utérus en éliminant uniquement le fibrome problématique, sont privilégiées : la microchirurgie et l’embolisation.
La microchirurgie peut être effectuée à l’aide de différentes techniques par laparoscopie, coelioscopie ou hystéroscopie. Elle consiste à ôter le fibrome utérin en laissant intacts les tissus sains de l’utérus .
L’intervention se fait à travers de très petites incisions à travers lesquelles sont introduits les outils du chirurgien et un système de guidage optique. La microchirurgie permet de réduire les risques de complications, la douleur et la durée de la convalescence.
L’embolisation est une intervention qui ne consiste pas à ôter le fibrome, mais à troubler sa vascularisation. Elle permet surtout de réduire la taille de la tumeur pour éliminer ses symptômes.
Au cours de cette intervention, de petites particules de plastique sont insérées dans les vaisseaux sanguins principaux de la tumeur pour les boucher, bloquant ainsi la circulation sanguine. Privé d’oxygène et de nutriments, le fibrome va alors à se nécroser.
Une hormonothérapie peut également être envisagée pour déclencher une ménopause artificielle, ce qui provoque la réduction de la taille des fibromes utérins, dont la croissance est stimulée par les hormones sexuelles.
Ce type de traitement est privilégié chez la femme proche de la ménopause, afin d’améliorer sa qualité de vie jusqu’à la survenue de sa ménopause naturelle qui entraîne souvent la résorption spontanée de la tumeur.
La microchirurgie et l’embolisation du fibrome utérin ne sont pas toujours des traitements pérennes, et une récidive est probable dans les années suivant l’intervention.
Toutefois, ce type de traitement conservateur peut grandement améliorer la qualité de vie de la patiente tout en prolongeant la durée de vie de son utérus et, de fait, sa capacité à mener à bien une grossesse si tel est son désir.
En outre, il convient de noter que la ménopause engendre fréquemment la résorption spontanée du fibrome utérin. Un traitement conservateur temporaire s’avère donc parfois suffisant pour maîtriser les symptômes du fibrome jusqu’à ce qu’il disparaisse naturellement.