Le cancer de l’utérus est une tumeur maligne qui prend naissance dans l’utérus, un organe féminin situé dans le bassin entre la vessie et le rectum. On distingue deux catégories principales de cancer de l’utérus : le cancer du corps de l’utérus (cancer de l’endomètre, ou simplement cancer de l’utérus) qui concerne la muqueuse interne de l’utérus, et le cancer du col de l’utérus qui affecte la zone inférieure et étroite de l’organe. Le cancer de l’utérus (endomètre) est le plus courant des deux. Le plus souvent, il est diagnostiqué après la ménopause.
Le cancer de l’utérus est une maladie grave, mais qui peut être guérie si le diagnostic est précoce. C’est pourquoi il est important de connaître les signes et symptômes qui peuvent évoquer cette tumeur maligne et de consulter son médecin en cas de doute.
Symptômes du cancer de l’utérus (cancer de l’endomètre)
Le signe clinique majeur du cancer du corps de l’utérus est le saignement vaginal anormal. Il peut survenir :
- entre les règles chez la femme non ménopausée ;
- après la ménopause (donc en l’absence de règles) ;
- pendant les règles sous la forme d’un flux plus long ou plus abondant que d’habitude ;
- après les rapports sexuels.
Les saignements peuvent s’accompagner de douleurs pelviennes, de pertes vaginales inhabituelles (plus visqueuses ou teintées de rose, révélant la présence de sang).
Ces signes ne sont cependant pas spécifiques au cancer de l’utérus et peuvent avoir d’autres causes comme des polypes utérins, des fibromes utérins, des troubles hormonaux… Néanmoins, ils ne doivent pas être négligés et motiver une consultation médicale, surtout s’ils persistent ou qu’ils se manifestent chez les femmes ménopausées.
Symptômes du cancer du col de l’utérus
Le cancer du col de l’utérus est un cancer distinct du cancer de l’utérus classique. Le cancer du col de l’utérus peut être longtemps asymptomatique dans ses premiers stades évolutifs.
C’est pourquoi il est important de réaliser un frottis cervico-vaginal à intervalle régulier pour repérer d’éventuelles lésions précancéreuses ou cancéreuses le plus tôt possible.
Lorsqu’il se développe, le cancer du col de l’utérus peut se manifester par les symptômes suivants :
- des saignements vaginaux après des rapports sexuels ;
- des saignements vaginaux en dehors des règles ou après la ménopause ;
- des douleurs pendant ou après les rapports sexuels ;
- des douleurs pelviennes ou en bas du dos.
Comme pour le cancer du corps de l’utérus, ces signes cliniques ne sont pas réservés à une pathologie cancéreuse et peuvent révéler un autre trouble de santé bénin comme des kystes ovariens, des infections génitales ou des maladies inflammatoires. Il est recommandé malgré tout de consulter son médecin ou gynécologue pour poser un diagnostic précis.
Consultez notre article sur la prévention du risque du cancer du col utérin
Diagnostic du cancer de l’utérus
Le diagnostic de cancer de l’utérus repose sur plusieurs examens :
Bilan initial
L’examen clinique et gynécologique permet au médecin d’évaluer l’état général de la patiente et de palper la région abdomino-pelvienne. Un toucher vaginal complète la consultation, et parfois un toucher rectal pour repérer d’éventuelles anomalies de l’utérus ou des organes voisins.
En cas de doute, une échographie pelvienne et une échographie endovaginale sont prescrites pour visualiser l’utérus, les ovaires et les autres structures pelviennes. Ces examens vont permettre au médecin de contrôler l’épaisseur de l’endomètre, de repérer d’éventuelles masses ou kystes, et d’observer l’extension de la maladie.
Une hystéroscopie est aussi proposée si nécessaire. Elle consiste à introduire une petite caméra par le vagin jusqu’à l’utérus pour en examiner le corps et le col. L’hystéroscopie est capable de repérer des lésions suspectes et, si nécessaire, d’en prélever des échantillons de tissu (biopsies) pour les faire analyser en laboratoire.
L’IRM est également un des examens possibles du diagnostic de cancer de l’utérus, car elle offre des clichés détaillés de l’organe et de la région du corps. Elle peut être utile pour évaluer le degré d’extension de la maladie au niveau local ou régional.
L’ensemble de ces résultats, et surtout le compte-rendu histologique de la biopsie de l’endomètre, permet de poser le diagnostic de cancer de l’utérus de façon formelle et d’en connaître ses attributs (type, stade, grade…).
Bilan d’extension
En présence d’un cancer de l’utérus, un bilan d’extension peut ensuite être proposé pour vérifier l’étendue de la pathologie et l’éventuelle présence de métastases dans des zones plus éloignées du corps. Ces examens peuvent varier d’une patiente à l’autre en fonction des données recueillies lors des examens du bilan initial.
Le bilan d’extension peut comprendre :
- une IRM avec injection ;
- un Tep Scanner ;
- une scintigraphie osseuse…
Lorsque tous les examens sont terminés, les spécialistes du cancer (oncologue, radiothérapeute, chirurgien, anatomopathologiste, radiologue…) se réunissent en Réunion de Concertation Pluridisciplinaire pour décider de la suite et choisir un traitement du cancer de l’utérus adapté à la patiente. Les résultats sont étudiés avec l’ensemble des facteurs pronostiques et prédictifs (profil de la patiente, antécédents médicaux et chirurgicaux, antécédents familiaux, traitements en cours, etc.). La prise en charge thérapeutique est entièrement personnalisée. Elle débute généralement rapidement pour maximiser les chances de guérison et éviter que le cancer ne se développe davantage.