Grâce aux progrès constants de la médecine, les patientes atteintes d’un cancer gynécologique ont désormais de bons espoirs de guérison complète, et de retour à une vie normale après la maladie.
Dans ce contexte, la question de l’après-cancer est de plus en plus au centre de la prise en charge la maladie. L’objectif n’est plus uniquement la guérison, mais le retour à une bonne qualité de vie après un cancer gynécologique.
Pour les femmes non ménopausées, cette prise en charge centrée sur l’avenir doit inclure les éventuels projets de grossesse. La consultation d’oncofertilité intervient dans ce cadre, dans l’optique de tenter de préserver les capacités reproductrices des patientes pour l’après-cancer.
Qu’est-ce que la consultation d’oncofertilité ?
La consultation d’oncofertilité est un rendez-vous médical prévu dans la prise en charge de toute patiente et de tout patient atteint d’un cancer risquant d’affecter ses fonctions reproductrices.
Chez les femmes non ménopausées atteintes d’un cancer gynécologique, cette consultation est quasiment systématique.
Rendue obligatoire par la loi bioéthique de 2004, la consultation d’oncofertilité vise à informer la patiente sur les risques de sa maladie et des traitements envisagés sur ses capacités reproductrices.
À la suite d’une consultation d’oncofertilité, un plan de préservation de la fertilité peut être mis en œuvre pour tenter de préserver les capacités reproductrices de la patiente.
Il est important de savoir que, si la consultation est obligatoire à des fins d’information, la mise en œuvre d’une stratégie préservation de la fertilité est optionnelle et se fait en fonction des désirs de chaque patiente.
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Impacts des cancers gynécologiques sur la fertilité féminine
Les cancers gynécologiques regroupent différentes maladies cancéreuses affectant les organes féminins. Parmi eux, on retrouve le cancer du sein, le cancer de l’endomètre (utérus), le cancer du col de l’utérus ou encore le cancer de l’ovaire.
La prise en charge de ces cancers peut inclure le retrait chirurgical des organes reproducteurs, soit parce qu’ils sont atteints par la maladie et envahis de cellules cancéreuses, soit parce que leur fonctionnement stimule le cancer.
En effet, de nombreux cancers gynécologiques sont hormonosensibles, ce qui signifie que les hormones sexuelles (œstrogène et progestérone) agissent sur eux comme des facteurs de croissance.
Ainsi, la fonction ovarienne, qui produit les hormones sexuelles nécessaires à la reproduction, peut stimuler la croissance d’une tumeur gynécologique. L’annexectomie (retrait chirurgical des ovaires) fait donc couramment partie du traitement des cancers gynécologiques, ce qui engendre une infertilité définitive.
En dehors du retrait chirurgical des organes reproducteurs qui engendre mécaniquement une infertilité définitive, la lutte contre le cancer peut mobiliser de nombreuses autres armes thérapeutiques pouvant impacter la fonction reproductrice.
Parmi les traitements les plus souvent administrés, on retrouve la chimiothérapie, la radiothérapie et l’hormonothérapie, tous susceptibles d’affecter la fertilité de manière transitoire ou permanente.
Une fois ces traitements administrés, il n’existe pas d’examen permettant de déterminer si une femme est encore fertile.
Méthodes de préservation de la fertilité chez la femme atteinte d’un cancer gynécologique
Chez les femmes atteintes d’un cancer gynécologique qui envisagent une grossesse à la suite de leurs traitements, la consultation d’oncofertilité peut orienter les patientes vers la méthode de préservation de fertilité la mieux adaptée au cas par cas.
La conservation d’ovocytes
La conservation d’ovocytes, cellules qui produiront les futurs ovules, s’adresse à toutes les patientes pubères, quel que soit leur statut marital.
La conservation d’embryons
La conservation d’embryons s’adresse aux femmes pubères et en couple. Les ovules sont mis en fécondation avec les gamètes du conjoint, et les embryons obtenus sont congelés et conservés.
Les embryons ainsi obtenus ne pourront être utilisés que sur décision des deux parents, et à condition que le couple existe encore et passe une évaluation psychologique.
La conservation de corticale ovarienne
La conservation de la corticale ovarienne s’adresse aux femmes non pubères, qui n’ont pas encore d’ovocytes matures. Dans ce cas, c’est la partie des ovaires qui produira les futurs ovocytes qui est conservée.
Cette méthode est souvent utilisée en dernier recours, car son taux de grossesse est nettement inférieur à la conservation d’ovocytes matures et d’embryons.
L’injection d’agoniste de la LHRH
L’injection d’agonistes de la LHRH permet aux femmes pubères de mettre leurs ovaires au repos durant une chimiothérapie afin de tenter de les préserver des effets toxiques du traitement.
Cette technique ne peut être proposée que lorsque les ovaires sont conservés, habituellement dans la prise en charge de cancers du sein. Encore expérimentale, elle offre des résultats très prometteurs et est de plus en plus souvent envisagée.