La biopsie de l’utérus – ou de l’endomètre, la muqueuse qui tapisse l’utérus – est un examen diagnostique que l’on propose fréquemment en cas de suspicion de cancer de l’utérus. Diagnostiquer cette maladie à un stade précoce est un paramètre important pour le traiter efficacement et améliorer le pronostic et l’espérance de vie des patientes.
Dans ces conditions, la biopsie de l’utérus est un examen clé. Simple et peu invasive, elle ne nécessite pas d’anesthésie et peut être envisagée en cas de lésion utérine suspecte.
Qu’est-ce qu’une biopsie de l’endomètre ?
La biopsie de l’utérus consiste à faire un prélèvement d’échantillon de tissu au niveau de l’endomètre, la couche de muqueuse qui tapisse le corps de l’utérus, pour en analyser les cellules au microscope.
Les échantillons prélevés sont envoyés en laboratoire d’anatomopathologie et permettent de déterminer si la lésion suspecte est bénigne ou maligne. Si le résultat de la biopsie de l’utérus révèle la présence d’un cancer de l’endomètre, il permet aussi d’en connaître ses caractéristiques tumorales, comme son stade évolutif, son niveau d’agressivité, sa réponse éventuelle aux traitements possibles, le pronostic de la patiente, etc.
La biopsie de l’utérus est donc un examen clé du diagnostic, duquel va dépendre la suite de la prise en charge thérapeutique personnalisée.
Voir aussi l’article sur : Les types de biopsies mammaires diagnostic du cancer du sein
Quel est l’intérêt de la biopsie de l’endomètre dans le dépistage du cancer de l’utérus ?
La biopsie de l’utérus peut être envisagée chez la femme déjà ménopausée qui présente des signes cliniques suspects faisant évoquer une tumeur maligne. Après la ménopause, la production des hormones à l’origine du cycle menstruel s’arrête. Il n’y a donc plus de règles. S’il existe des saignements vaginaux, ceux-ci peuvent être suspects et révéler la présence d’une pathologie cancéreuse. Bien sûr, d’autres causes médicales peuvent expliquer l’origine de ces saignements. Mais la biopsie de l’utérus permet de clarifier la situation et de poser un diagnostic précis.
Car si les saignements vaginaux sont bien la conséquence d’un cancer de l’utérus, il est important de le prendre en charge le plus rapidement possible, à un stade encore précoce. La maladie est évolutive et progresse avec le temps à un rythme plus ou moins rapide, selon les caractéristiques de la tumeur. Plus un cancer de l’utérus est avancé, plus il est compliqué de le traiter, avec un pronostic moins favorable pour la patiente.
En revanche, lorsque la maladie est découverte précocement, les chances de guérison sont plus grandes, les chances de survie et les possibilités de traitement aussi, notamment au niveau local avec la chirurgie.
Après la ménopause, l’utérus peut être plus facilement retiré en totalité au cours d’une hystérectomie, car celui-ci n’assure plus la libération des ovocytes. La chirurgie radicale diminue de manière significative les risques de rechute du cancer. Les chances de guérison durables (et même définitives) sont ainsi plus conséquentes.
Comment se préparer à une biopsie endométriale?
Il n’y a pas de préparation particulière avant une biopsie de l’endomètre.
Une consultation avant l’examen permet de conduire un interrogatoire (antécédents personnels médicaux, chirurgicaux, familiaux, allergies, dates des dernières règles, grossesse éventuelle, etc.). Ce rendez-vous est aussi l’occasion pour le médecin de vous expliquer le déroulement de la biopsie, son intérêt et ses risques.
S’il le juge nécessaire, il peut prescrire d’autres examens complémentaires pour aider au diagnostic comme un bilan sanguin, une échographie, une hystéroscopie…
Comment se déroule une biopsie de l’endomètre ?
L’examen se pratique généralement en ambulatoire, sans anesthésie, en position gynécologique sur la table d’examen. Une anesthésie locale est cependant possible.
Le médecin introduit un spéculum dans le vagin pour écarter les parois et accéder plus facilement au col de l’utérus.
Après repérage des zones suspectes, il réalise des prélèvements d’échantillons de tissu dans la muqueuse grâce à une petite sonde fine et souple qu’il fait passer à travers le col pour aspirer les fragments tissulaires.
En fin de geste, il retire la sonde et le spéculum. L’examen dure entre 15 et 30 minutes.
Les échantillons de tissu sont envoyés en laboratoire d’anatomopathologie dont les résultats sont ensuite disponibles après une dizaine de jours.
La patiente peut reprendre ses activités habituelles dans les suites. La conduite est cependant déconseillée pour rentrer chez soi et il est préférable de se faire raccompagner.
Quels sont les effets secondaires d’une biopsie endométriale ?
Cet examen est habituellement bien toléré, mais il peut entraîner quelques effets secondaires bénins chez certaines femmes.
Les plus fréquents sont :
- Des saignements vaginaux pendant les jours qui suivent la biopsie, souvent légers et ne nécessitant pas de traitement particulier. On conseille toutefois d’éviter le port de tampons hygiéniques et de privilégier les serviettes ou les culottes de règles.
- Des douleurs pelviennes ou abdominales, semblables aux crampes menstruelles, bien calmées par la prise d’antalgiques simples de type paracétamol.
- Des infections vaginales ou utérines, rares, qui se traduisent par la sécrétion de pertes malodorantes, de douleurs intenses et de fièvre. Une antibiothérapie adaptée est alors indiquée.
Biopsie de l’endomètre positive : et après ?
La biopsie peut revenir positive dans trois cas :
- une hyperplasie bénigne de l’utérus
- une lésion précancéreuse
- un cancer de l’utérus
En fonction de la nature des résultats, l’équipe médicale envisage la suite de la prise en charge.
S’il s’agit d’un cancer de l’utérus, un bilan d’extension peut être programmé pour compléter le diagnostic. Le dossier de la patiente est ensuite discuté en RCP avec l’ensemble des résultats d’examens pour choisir le traitement le plus adapté à son profil et à la nature de la tumeur.