Chaque année, de nombreuses femmes sont diagnostiquées d’un cancer de l’utérus en France. Les traitements du cancer de l’endomètre comme la chirurgie, la radiothérapie ou la chimiothérapie peuvent endommager les organes reproducteurs féminins ou entraîner une ménopause précoce, avec de graves conséquences sur la fertilité féminine. Ces effets secondaires compromettent le désir ou la possibilité de concevoir un enfant après le cancer. Heureusement, il existe des solutions pour préserver la fertilité des femmes qui souhaitent avoir un enfant après avoir vaincu le cancer de l’utérus.
Grossesse et cancer de l’utérus : comment la maladie affecte-t-elle la fertilité féminine ?
Le cancer de l’utérus peut avoir des conséquences importantes sur la fertilité féminine. Les traitements du cancer de l’utérus peuvent endommager les organes reproducteurs ou provoquer une ménopause précoce.
La chirurgie consiste souvent à retirer l’utérus (hystérectomie) et parfois les ovaires (ovariectomie), ce qui rend impossible une grossesse naturelle.
La radiothérapie peut altérer la fonction ovarienne ou rendre l’utérus trop rigide pour accueillir un embryon.
La chimiothérapie peut entraîner une diminution ou une disparition des ovocytes, ce qui réduit les chances de concevoir un enfant.
L’hormonothérapie peut également affecter la fertilité féminine en bloquant l’ovulation ou en modifiant le cycle menstruel.
Ces effets secondaires peuvent être temporaires ou définitifs selon la dose et la durée des traitements. Ils peuvent également varier selon l’âge et la réserve ovarienne de la patiente.
Voir notre article sur la curiethérapie pour le cancer de l’endomètre
Préservation de la fertilité après cancer de l’utérus : quelles sont les options thérapeutiques ?
La préservation de la fertilité chez les femmes atteintes de lésions atypiques de l’endomètre est un défi thérapeutique qui nécessite une prise en charge multidisciplinaire et personnalisée, en tenant compte des souhaits et des risques de chaque patiente. Chez la femme jeune, en âge de procréer, les traitements conservateurs sont prioritaires lorsque cela est possible. Ils dépendent du type et du stade des lésions, du désir de grossesse et des risques de récidive.
Le traitement médical conservateur
Il consiste à administrer des progestatifs, des hormones qui freinent la croissance des cellules anormales de l’endomètre. Ce traitement permet de préserver l’utérus et les ovaires, et donc la possibilité d’une grossesse naturelle ou assistée. Il nécessite cependant un suivi régulier par biopsie et échographie pour vérifier l’efficacité du traitement et dépister une éventuelle aggravation des lésions. Il n’est pas recommandé en cas de cancer invasif ou de facteurs de mauvais pronostic.
Le traitement chirurgical conservateur
Il consiste à retirer uniquement la partie de l’utérus atteinte (résection hystéroscopique) ou à conserver l’utérus, mais à enlever les ovaires (annexectomie bilatérale). Ce traitement permet également de préserver la possibilité d’une grossesse assistée, mais il comporte des risques de complications chirurgicales, d’insuffisance ovarienne ou de récidive tumorale. Il n’est pas recommandé en cas de cancer invasif ou de facteurs de mauvais pronostic.
Le traitement chirurgical radical
Il consiste à retirer l’utérus et les ovaires (hystérectomie totale avec annexectomie bilatérale), voire les ganglions lymphatiques (curage pelvien). Ce traitement est le plus efficace pour éliminer le cancer et éviter les récidives, mais il rend impossible une grossesse ultérieure. Il est recommandé en cas de cancer invasif ou de facteurs de mauvais pronostic, ou après échec du traitement médical ou chirurgical conservateur.
Peut-on tomber enceinte avec un cancer de l’endomètre?
Différentes options s’offrent aux patientes pour leur permettre d’avoir un enfant après un cancer de l’utérus.
La congélation des ovocytes ou des embryons
Le don d’ovocytes
Cette solution consiste à recevoir des ovocytes provenant d’une donneuse anonyme et à les féconder avec le sperme du partenaire ou d’un donneur. Les embryons ainsi obtenus sont ensuite transférés dans l’utérus de la patiente ou d’une mère porteuse. Cette option permet d’avoir une grossesse sans recourir à ses propres ovocytes, ce qui évite les risques liés à la stimulation hormonale ou à la congélation. Elle nécessite cependant de renoncer à son patrimoine génétique et d’accepter celui de la donneuse. Elle implique également des contraintes médicales, juridiques et éthiques, car le don d’ovocytes est encadré par la loi et soumis à des conditions strictes.
La gestation pour autrui
Cette option consiste à confier son projet d’enfant à une autre femme qui accepte de porter l’enfant pour le compte de la patiente. L’enfant peut être issu des ovocytes ou des embryons de la patiente (congelés avant le traitement du cancer) ou d’un don d’ovocytes. Cette option permet d’avoir un enfant sans avoir recours à son propre utérus, ce qui est possible en cas d’hystérectomie ou de radiothérapie utérine. Elle nécessite cependant de trouver une femme volontaire et compatible, et de respecter les règles juridiques et éthiques qui encadrent cette pratique. En effet, la gestation pour autrui est interdite en France, mais autorisée dans certains pays étrangers.
Le cancer de l’utérus peut avoir des conséquences importantes sur la fertilité féminine, mais il existe des options pour préserver la possibilité d’avoir un enfant après le traitement du cancer. Ces options doivent être discutées avec son médecin en fonction du type et du stade de cancer, du désir de grossesse et des risques de récidive de la maladie.