Les traitements mobilisés pour lutter contre le cancer de l’utérus sont établis au cas par cas par une équipe médicale pluridisciplinaire.
Leur élaboration repose sur de multiples paramètres, dont le stade et le grade de la maladie au moment de son diagnostic, ainsi que le profil et les volontés de chaque patiente.
Parmi les thérapies couramment mobilisées pour lutter contre la maladie, on retrouve la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie.
Le cancer de l’utérus, qu’est ce que c’est ?
Le cancer de l’utérus est une tumeur maligne qui se développe à partir des cellules composant les différents tissus de l’organe utérin. Le plus souvent, il prend la forme d’un carcinome de l’endomètre, qui se développe à partir des cellules tapissant la paroi interne de l’utérus.
Le cancer de l’utérus est une maladie évolutive, qui débute par la prolifération anarchique de cellules auparavant normales, formant peu à peu une masse qui grossit de manière incontrôlable (tumeur maligne).
Au fil de son développement, le cancer ne cesse de s’étendre. Des cellules de la tumeur primitive s’éloignent peu à peu de leur site de développement initial pour envahir les tissus proches, puis distants.
Ce mécanisme de développement propre aux maladies cancéreuses justifie une prise en charge thérapeutique entièrement personnalisée pour chaque patiente.
De fait, les traitements mis en œuvre doivent être tant adaptés au profil et aux volontés de la patiente, qu’au grade (agressivité) et au stade d’évolution (étendue) du cancer au moment du diagnostic.
En effet, le grade et le stade du cancer de l’utérus sont d’importants facteurs de prédiction de son évolution et de ses risques de récidive (rechute après traitement).
La réponse thérapeutique doit donc être, autant que possible, à la hauteur des risques que l’évolution probable de la maladie fait peser sur la santé de la patiente.
Traitement chirurgical du cancer de l’utérus
La chirurgie oncologique est le fer de lance de la prise en charge de la plupart des cancers de l’utérus, quel que soit le stade d’évolution de la maladie.
Du fait de sa localisation sur un organe non vital, le cancer de l’utérus se prête en effet à une prise en charge radicale qui consiste à ôter la tumeur et les tissus avoisinants où risqueraient de s’être disséminées des cellules cancéreuses indétectables, mais capables de provoquer une récidive.
La chirurgie radicale du cancer de l’utérus consiste ainsi à retirer l’utérus (hystérectomie) et ses annexes, les ovaires et trompes de Fallope (salpingo-ovariectomie), dans leur totalité.
Avec un âge moyen de survenue de 69 ans, l’utérus et ses annexes ne sont habituellement plus fonctionnels lors du diagnostic d’un cancer de l’utérus, et leur retrait chirurgical n’affecte que peu la qualité de vie des patientes.
Chez les femmes plus jeunes, une chirurgie conservatrice est parfois proposée pour préserver la qualité de vie. Cette dernière consiste à conserver les ovaires pour éviter une ménopause iatrogène précoce.
En cas de cancer de l’utérus diagnostiqué à un stade très précoce, la chirurgie oncologique est parfois le seul traitement mis en œuvre.
Traitement par radiothérapie du cancer de l’utérus
Dans le cadre de la prise en charge du cancer de l’utérus, la radiothérapie est souvent utilisée à titre de traitement adjuvant à la chirurgie. Elle intervient donc en complément de cette dernière, dans l’optique de réduire les risques de récidive.
La radiothérapie adjuvante consiste à irradier la zone d’exérèse de la tumeur afin d’éliminer les éventuelles cellules cancéreuses qui pourraient s’être disséminées autour de leur site de développement initial et avoir échappé la chirurgie.
Certaines stratégies thérapeutiques privilégient la radiothérapie néoadjuvante, qui consiste à irradier la tumeur cancéreuse avant son exérèse chirurgicale pour en réduire la taille et faciliter l’intervention.
Enfin, la radiothérapie peut également être administrée lorsque la chirurgie n’est pas réalisable, soit du fait des caractéristiques de la tumeur (taille, emplacement, etc.), soit du fait du profil de la patiente (âge, comorbidité, etc.) ou de ses volontés.
Traitement par chimiothérapie du cancer de l’utérus
La chimiothérapie est un cocktail de médicaments antitumoraux couramment utilisé en complément de la radiothérapie, ces deux traitements ayant tendance à renforcer leurs effets mutuels.
Comme la radiothérapie, la chimiothérapie est souvent adjuvante, c’est-à-dire administrée à la suite d’une chirurgie oncologique.
Elle peut aussi être administrée seule ou en association avec une hormonothérapie à titre de traitement palliatif, notamment dans la prise en charge des cancers de l’utérus de stade avancé et/ou métastatique.
Un traitement palliatif est un soin de confort. Contrairement aux traitements curatifs, qui visent à obtenir la guérison, la chimiothérapie palliative cherche à soulager les symptômes pour améliorer la qualité de vie des patientes atteinte de cancers de l’utérus incurables.
Bien que la perspective d’un traitement palliatif puisse être anxiogène et décourageante, il convient de souligner que ce n’est pas systématiquement synonyme de fin de vie.
Ainsi, la chimiothérapie palliative peut permettre de contrôler la maladie durablement, et d’allonger l’espérance de vie des patientes de plusieurs années.
Par ailleurs, de nouvelles avancées récentes ont permis de développer un nouveau protocole alliant chimiothérapie, immunothérapie et thérapies ciblées dans la prise en charge des cancers de l’utérus de stade avancé et métastatique.
Ces nouvelles thérapies pourraient permettre de réduire les risques de décès et de rechute de 44 % chez les patientes concernées.
Consultez notre article sur la curiethérapie dans le traitement du cancer de l’endomètre