Le ganglion sentinelle, comme son nom l’indique, est un véritable lanceur d’alerte, susceptible de donner de précieuses informations sur l’étendue d’un cancer du sein.
Pour cause, lorsque des cellules cancéreuses se détachent d’une tumeur maligne primitive – ce qui survient inévitablement à un moment ou à un autre de l’évolution de la maladie – il est hautement probable qu’elles soient drainées vers les ganglions lymphatiques.
La biopsie d’un ganglion sentinelle peut donc en apprendre beaucoup sur le degré d’infiltration du cancer, ce qui détermine en grande partie la stratégie thérapeutique à appliquer et le pronostic de la patiente.
L’analyse du ganglion sentinelle peut notamment permettre de préserver le sein de la patiente en optant pour une chirurgie conservatrice plutôt que radicale, une décision dont les impacts sur le moral et le physique de la patiente sont majeurs.
Le ganglion sentinelle, qu’est-ce que c’est ?
Un ganglion lymphatique, également appelé nœud lymphatique ou lymphonœuds, est une petite cavité où prolifèrent les cellules du système immunitaire (notamment les lymphocytes) et où est drainée localement la lymphe.
Le réseau lymphatique de l’organisme est chargé de drainer les antigènes (virus, bactéries, parasites, cellules cancéreuses, etc.) jusqu’aux ganglions, sites où se produit ensuite la réponse immunitaire à travers la production de cellules immunitaires visant à détruire les intrus.
Les ganglions lymphatiques sont organisés de façon stratégique localement. Ils composent des chaînes, ou des centres, qui reçoivent en premier lieu la lymphe des tissus alentour.
Aussi, en cas de cancer du sein, les cellules cancéreuses drainées par la lymphe atterrissent dans la chaîne ganglionnaire la plus proche, à savoir celle située au niveau de l’aisselle. Selon la localisation de la tumeur, les ganglions de la clavicule peuvent également être impliqués.
Le ganglion sentinelle est le premier ganglion de la chaîne, à savoir celui qui reçoit les cellules cancéreuses avant les autres. Son contenu est considéré comme représentatif de celui de tous les autres ganglions de la zone.
Il n’y a pas toujours un unique ganglion sentinelle : il arrive que plusieurs ganglions lymphatiques d’une même chaîne ou d’un même centre reçoivent les antigènes en même temps et doivent être ôtés ensemble pour être analysés en laboratoire lorsqu’un cancer du sein est suspecté.
Cancer du sein : la biopsie du ganglion sentinelle
Dans le cadre d’un cancer du sein, la biopsie du ganglion sentinelle permet d’évaluer l’étendue de la maladie et, de fait, de déterminer le protocole de traitement le mieux adapté, ainsi que d’établir le pronostic de chaque patiente.
Par ailleurs, les résultats de la biopsie peuvent permettre d’éviter une intervention plus lourde, tels que le curage axillaire (ablation de tous les ganglions lymphatiques de l’aisselle) ou la mastectomie totale (ablation du sein dans sa totalité).
En effet, ces interventions ne seront effectuées que si la biopsie du ganglion sentinelle est positive, c’est-à-dire révèle la présence de cellules cancéreuses.
Dans le cas contraire, lorsque le ganglion sentinelle est négatif (vide de toutes cellules cancéreuses), le reste de la chaîne ganglionnaire est supposé négatif et, de fait, conservé.
En fonction de la nature du cancer, du profil de la patiente et de ses souhaits, le sein peut également parfois être conservé au profit d’une seule tumorectomie (ablation de la tumeur).
L’exérèse du ganglion sentinelle peut intervenir en même temps que la chirurgie mammaire (extemporanée) ou à distance de cette dernière.
En extemporané, le ganglion est analysé en temps réel, ce qui permet au chirurgien d’adapter son intervention chirurgicale aux résultats de l’analyse anatomopathologique.
L’analyse anatomopathologique vise à observer l’aspect des cellules cancéreuses prélevées au microscope en laboratoire – lorsque le ganglion sentinelle en contient.
En fonction de l’aspect de ces cellules, l’équipe médicale peut déterminer la nature du cancer et évaluer son étendue (stade), son agressivité (grade), ses risques de récidive et son évolution probable.
Tous ces éléments sont ensuite étudiés par l’équipe médicale pour déterminer si la mastectomie et le curage axillaire s’imposent, ou s’il peut être possible d’opter pour une tumorectomie seule.
La biopsie du ganglion sentinelle est un outil de diagnostic précieux pour établir l’étendue d’un cancer du sein et déterminer le protocole de traitement le mieux adapté.
Cette petite intervention vise surtout à éviter des opérations chirurgicales lourdes et potentiellement inutiles, qui présenteraient peu ou pas d’intérêt dans la réduction du risque de récidive et l’amélioration du pronostic de la patiente.
La généralisation de l’exérèse du ganglion sentinelle marque une nouvelle avancée en faveur des diagnostics personnalisés visant à offrir aux patientes des protocoles de traitement toujours plus précis, plus efficaces et plus faciles à supporter.
(SOURCES : https://www.cisssca.com/soins-et-services/imagerie-medicale/medecine-nucleaire/biopsie-du-ganglion-sentinelle/ ; https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-du-sein/Chirurgie-tumorectomie-et-mastectomie/Exerese-du-ganglion-sentinelle )