Le cancer du sein controlatéral est une tumeur qui se développe au niveau du second sein, après le diagnostic d’un cancer du sein initial.
Différents facteurs peuvent impacter les risques de développer un cancer du sein controlatéral, pathologie dont la fréquence de survenue est en constante augmentation. Un phénomène d’autant plus problématique que l’apparition d’un cancer du sein controlatéral semble être un facteur de gravité assombrissant le pronostic vital de la patiente.
Définition du cancer du sein controlatéral
Dans un contexte de cancer du sein, le terme controlatéral désigne l’organe mammaire situé à l’opposé de celui atteint par la maladie au moment du diagnostic de la première tumeur.
Aussi, un cancer du sein controlatéral est une tumeur qui se développe dans le second sein. On le qualifie de synchrone quand il est détecté durant le traitement de la tumeur initiale ou dans les 6 à 12 mois suivants son diagnostic, et de métachrone quand il est décelé plus tardivement.
Un cancer du sein controlatéral synchrone est aussi nommé cancer du sein bilatéral synchrone. Cette affection n’est pas rare, et concerne entre 1,5% et 3,2% des femmes chez qui une tumeur unilatérale est diagnostiquée.
Le cancer du sein controlatéral métachrone, lui, peut survenir des mois ou des années après l’apparition d’une tumeur cancéreuse initiale.
Facteurs de risque du cancer du sein controlatéral
Le facteur de risque majeur identifié à l’heure actuelle est d’ordre génétique, et le cancer du sein controlatéral concernerait davantage les patientes présentant des antécédents familiaux et/ou une mutation des gènes BRCA1 ou BRCA2.
L’âge apparait également comme un facteur de risque avéré, les femmes jeunes et préménopausées étant davantage concernées par les cancers du sein controlatéral. Le rapport entre l’obésité et le cancer du sein controlatéral est encore peu documenté, mais une étude menée sur un échantillon de 15 000 patientes conclut qu’il pourrait s’agir d’un facteur de risque significatif à 10 ans.
Enfin, le stade tumoral de la tumeur initiale impacte également les risques de survenue du cancer controlatéral. Les cancers du sein infiltrants ayant atteint au moins 10 ganglions lymphatiques sont considérés comme particulièrement à risque. Par ailleurs, on considère que le risque de mortalité est particulièrement élevé chez les patientes atteintes d’un cancer controlatéral dans les cinq ans suivant le diagnostic d’une tumeur initiale.
L’ablation préventive du sein controlatéral
L’ablation préventive du sein est indiquée en première intention chez les femmes présentant des risques élevés de développer un cancer controlatéral.
Les femmes présentant des mutations des gènes BRCA1 et BRCA2, notamment, ont environ 80 % de probabilité de déclarer un cancer du sein au cours de leur vie. En moyenne, 22% de ces patientes atteintes d’un cancer du sein souffriront d’une tumeur controlatérale.
En France, les femmes acceptant une mastectomie préventive représentent moins de 5 % des patientes concernées - un chiffre qui grimpe jusqu’à 50 % dans les pays du nord de l’Europe et est également plus important outre-Atlantique.
Si la mastectomie préventive du sein controlatéral après le diagnostic d’une tumeur initiale est peu retenue par les patientes, c’est tant du fait du caractère légitimement anxiogène de l’opération que de son rapport avantages/inconvénients, moyennement convaincant. Les bénéfices de cette manœuvre préventive seraient principalement observés chez les femmes jeunes (entre 18 et 49 ans), dont le cancer a été diagnostiqué à un stade précoce de son développement et est négatif aux récepteurs à œstrogènes.
Au sein de cette population, qui ne représenterait que 10% des patientes atteintes d’un cancer du sein, l’espérance de vie à 5 ans passerait de 83,7 % à 88,5 %, un bénéfice relativement minime au regard des lourds impacts physiques et psychologiques de l’opération. Chez les patientes de plus de 60 ans, par ailleurs moins concernées par les cancers du sein controlatéraux, aucune diminution de la mortalité n’a pu être observée.
Même si la médecine progresse perpétuellement dans le diagnostic et la prise en charge du cancer du sein, cette maladie fait toujours des milliers de victimes chaque année en France.
La survenue d’un cancer du sein controlatéral, de plus en plus fréquente à mesure que la durée de vie des femmes après un premier diagnostic de cancer du sein s’allonge, vient assombrir le pronostic des patientes et constitue souvent un coup dur, difficile à supporter psychologiquement.
La mastectomie bilatérale préventive survenant avant la détection d’une première tumeur maligne peut être indiquée pour protéger efficacement les femmes prédisposées au développement du cancer du sein.
Lorsqu’un cancer a déjà été décelé dans un premier sein, l’ablation préventive du sein controlatéral n’apporte en revanche que peu de bénéfices, quoique ces derniers méritent cependant d’être pris en compte, surtout chez la femme de moins de 50 ans.
Bibliographie :