La chirurgie du cancer du sein est une étape importante dans le traitement de cette pathologie. Elle permet de retirer la tumeur et les ganglions lymphatiques envahis par les cellules cancéreuses. Mais elle peut aussi entraîner des troubles de la mobilité et de la sensibilité de l’épaule et du bras, du côté opéré. Ces douleurs peuvent être invalidantes au quotidien et affecter la qualité de vie des patientes. Heureusement, il existe des solutions pour les prévenir et les soulager.
Pourquoi la chirurgie du cancer du sein peut-elle provoquer des douleurs à l’épaule ?
La chirurgie mammaire pour traiter le cancer du sein peut avoir des conséquences sur les structures anatomiques qui assurent le fonctionnement de l’épaule et du bras.
Au cours de l’ablation de la tumeur et des ganglions, il peut y avoir des lésions des nerfs, des vaisseaux sanguins, des muscles ou des tendons. Ces lésions peuvent entraîner des inflammations, des cicatrices, des adhérences ou des fibroses qui limitent la mobilité et la souplesse de l’épaule. Elles peuvent réduire l’amplitude de mouvement du bras.
Par ailleurs, la mastectomie peut modifier la posture et la répartition du poids du corps, ce qui peut créer des tensions et des déséquilibres musculaires.
Enfin, la chirurgie du sein peut avoir un retentissement psychologique et émotionnel qui peut augmenter la perception de la douleur.
Qu’est-ce que le syndrome douloureux post-mastectomie ?
Le syndrome douloureux post-mastectomie (SDPM) est un ensemble de symptômes qui peuvent apparaître après une chirurgie du cancer du sein. Il se caractérise par des douleurs persistantes ou récurrentes au niveau de l’épaule, du bras, de la poitrine, de l’aisselle ou du sein opéré.
Ces douleurs peuvent prendre plusieurs aspects : lancinantes, électriques, engourdissements… Elles peuvent être déclenchées ou majorées par les mouvements, la palpation, le froid ou bien le stress. Elles peuvent s’accompagner de troubles de la sensibilité, comme des picotements, des fourmillements ou une diminution du toucher.
Elles peuvent aussi entraîner une limitation de la mobilité et de l’amplitude de mouvements, une raideur, une faiblesse ou une atrophie musculaire.
Le SDPM est plutôt fréquent après un cancer du sein et il peut toucher un certain nombre de patientes.
Cancer du sein : douleurs à l’épaule et syndrome douloureux post-mastectomie
Les douleurs à l’épaule post-mastectomie peuvent être liées au syndrome douloureux post-mastectomie, mais pas forcément. En effet, le SDPM est une forme particulière de douleur neuropathique qui résulte d’une atteinte des nerfs lors de la chirurgie. Or, les nerfs qui innervent l’épaule et le bras passent à proximité de la zone opérée et peuvent être endommagés ou comprimés par les cicatrices et les adhérences. Ainsi, le SDPM peut se manifester par des douleurs à l’épaule, mais aussi à d’autres endroits du corps.
Les douleurs à l’épaule peuvent aussi avoir d’autres origines, comme des tensions musculaires, des raideurs articulaires, des troubles de la circulation ou des changements posturaux.
Il est donc important de consulter son médecin pour évaluer la cause et l’intensité des douleurs à l’épaule et adapter le traitement en conséquence.
Quels sont les traitements possibles en cas de douleurs à l’épaule après une chirurgie du cancer du sein ?
Les traitements pour la douleur à l’épaule après une chirurgie du cancer du sein visent à réduire l’inflammation, à améliorer la circulation sanguine et lymphatique, à restaurer la mobilité et la force musculaire, à prévenir les complications et à améliorer le bien-être psychologique.
Ils peuvent être de plusieurs types :
- Traitements médicaux : ils peuvent être prescrits par le médecin pour soulager la douleur et l’inflammation. Il peut s’agir d’antalgiques, d’anti-inflammatoires, d’antidépresseurs, etc.
- Physiothérapie : elle peut être réalisée par un kinésithérapeute, un ostéopathe, un chiropracteur… Elle consiste à masser, mobiliser, étirer ou manipuler l’épaule et le bras pour détendre les muscles, assouplir les articulations, libérer les nerfs et favoriser la cicatrisation. Elle peut aussi permettre de réaliser des drainages lymphatiques en cas de lymphœdème.
- L’activité physique : pratiquée de manière autonome ou dans le cadre de l’activité physique adaptée, elle permet de renforcer les muscles, d’améliorer la posture, d’augmenter l’amplitude des mouvements et de prévenir le lymphœdème. Les exercices doivent être adaptés à son niveau et sa tolérance en évitant les mouvements trop brusques, les charges lourdes ou les traumatismes. Il faut aussi bien s’échauffer avant et s’étirer après pour éviter les blessures.
- Les soins de support : Acupuncture, aromathérapie, réflexologie, sophrologie, méditation… Ces méthodes complémentaires peuvent s’associer aux traitements conventionnels et aider les patientes à mieux gérer la douleur, à améliorer leur bien-être physique et psychique, à réguler le stress, et à améliorer la qualité de vie au global. Il faut simplement s’assurer de la qualité et de la sécurité de ces techniques et les pratiquer avec un professionnel qualifié pour optimiser les effets.
Les douleurs à l’épaule post-chirurgie du cancer du sein ne sont donc pas un phénomène isolé. Elles peuvent cependant être bien soulagées avec un plan de traitement personnalisé et adapté à chaque patiente, en fonction de leur origine.