Le cancer du sein est le type de cancer le plus courant chez la femme en France et dans les autres pays occidentaux. Cette pathologie peut être particulièrement angoissante et les femmes touchées peuvent être tentées d’en savoir davantage sur le taux de survie du cancer du sein et sur le pronostic de cette maladie afin de répondre à leurs interrogations et les apaiser.
Grâce aux avancées perpétuelles en matière de traitement, de recherche et de techniques d’imagerie, les statistiques de survie du cancer du sein sont de plus en plus positives, avec un bon taux de survie à 5 ans et à 10 ans.
Survie du cancer du sein : comment la déterminer ?
Divers facteurs sont pris en compte pour déterminer les chances de survie d’une tumeur mammaire. Le pronostic vital est déterminé par un ou plusieurs spécialistes du cancer en fonction du comportement de la pathologie tumorale et de sa capacité de réponse aux différents traitements du cancer du sein.
Pour établir le taux de survie du cancer du sein, les médecins étudient l’ensemble des facteurs pronostiques (les caractéristiques du cancer du sein, son stade, sa prise en charge thérapeutique, les antécédents médicaux de la patiente, ses antécédents familiaux, ainsi que la réaction aux thérapeutiques) et les facteurs prédictifs (une estimation de la capacité de réaction à certains traitements). Les deux types de facteurs sont à prendre en compte pour choisir ensuite le plan de traitement personnalisé à chaque patient.
Selon le type de tumeur du sein, les facteurs pronostiques et prédictifs peuvent différer. Le taux de guérison du cancer du sein peut donc varier selon s’il s’agit d’une première tumeur de découverte récente, ou d’une rechute de la maladie.
Statistiques et espérance de vie du cancer du sein
Entre 1990 et 2018, une vaste étude a été conduite en France dans le cadre du Plan Cancer. Un rapport a été établi dans les suites et il est aujourd’hui la référence la plus complète et récente concernant les chiffres clés de la pathologie.
Le rapport stipule que le cancer du sein représente la seconde cause de mortalité chez les femmes en 2017, directement après le cancer pulmonaire et avant le cancer du côlon et du rectum.
Le nombre de diagnostics pour cancer du sein a augmenté de 138 % entre 1980 et 2005, s’expliquant notamment par le recours aux mammographies de dépistages systématiques et sur l’accroissement de l’espérance de vie, malgré l’émergence de nouveaux facteurs environnementaux pouvant avoir une influence sur la survenue de la pathologie.
11 800 patientes sont décédées des suites d’un cancer du sein en 2017 en France (dans le monde, ce chiffre s’élève à 571 000 femmes). Toutefois, lorsque l’on compare les données à d’autres types de cancers, le cancer du sein présente aujourd’hui un bon pronostic de survie à 5 et 10 ans, même si ce pronostic dépend du type de tumeur.
Espérance de vie du cancer du sein : l’incidence
L’incidence désigne la fréquence d’apparition de la pathologie et le nombre de patientes touchées. Elle varie considérablement selon l’âge des femmes.
En effet, la plupart des cancers du sein apparaissent chez les patientes âgées de plus de 50 ans, contre 20 % chez les femmes âgées de moins de 50 ans (et 10 % chez les femmes avant 40 ans).
La moyenne d’âge des femmes touchées par une tumeur mammaire au moment du diagnostic est de 63 ans en 2017, ce qui est plus que les chiffres de 2005 (61 ans).
L’âge médian de décès par cancer du sein est lui aussi en recul et passe de 71 ans en 2007 à 73 ans en 2012.
Cancer du sein : le taux de mortalité
Depuis 1990, le taux de mortalité lié au cancer du sein a diminué de 1,3 %. Cette baisse s’explique notamment par les campagnes de dépistage organisé qui permettent aux femmes d’être diagnostiquées plus rapidement, à un stade encore précoce de la maladie, mais aussi par les innovations thérapeutiques.
Les statistiques récentes établissent qu’une femme sur 10 verrait apparaitre au cours de sa vie un cancer du sein, et qu’une femme sur 25 décèderait des suites de cette pathologie. Par ailleurs, il existe des inégalités à travers les territoires français. La région PACA ou La Nouvelle-Aquitaine, par exemple, ont un taux d’incidence plus élevé que la Bretagne ou l’Île-de-France.
Espérance de vie du cancer du sein initial
En présence d’une tumeur initiale, le taux de guérison va dépendre de divers facteurs pronostiques et prédictifs. Le pronostic est donc étroitement lié :
Stade tumoral
Le facteur majeur influençant le pronostic du cancer du sein est son stade. Une tumeur mammaire a moins de risque de rechute lorsqu’elle est découverte à un stade précoce. À l’inverse, face à la découverte d’un cancer du sein de stade 4, l’espérance de vie est plus sombre.
Taille de la tumeur
La taille de la tumeur est aussi un des facteurs déterminants. Les risques de récidive sont plus élevés en présence d’une tumeur de 4 cm ou plus, notamment en cas d’extension aux ganglions lymphatiques. En revanche, une petite tumeur de taille inférieure à 1 cm aura un meilleur pronostic, surtout sans extension ganglionnaire.
Grade de la tumeur
Le grade du cancer du sein impacte aussi le pronostic vital. Un cancer de bas grade présente une évolution moins rapide, la maladie a moins de risques d’extension.
Envahissement des ganglions lymphatiques (extension ganglionnaire) & espérance de vie du cancer du sein
Face à une maladie qui s’est propagée dans les ganglions lymphatiques au moment du diagnostic, le pronostic est moins bon et il existe un risque de récidive du cancer plus élevé que face à une tumeur localisée sans extension ganglionnaire. Par ailleurs, le nombre de ganglions atteints est également à prendre en compte : plus le nombre est élevé, plus il y a de chances de rechute.
Statut des récepteurs hormonaux et de la protéine Her2
En cas de biopsie mammaire ou de chirurgie du sein, un échantillon de tissu est envoyé en anatomopathologie pour analyse. Le statut des récepteurs hormonaux est étudié : en cas de positivité, la tumeur est habituellement peu agressive, de bas grade, et présente moins de risques d’extension. La prise en charge thérapeutique peut par ailleurs impliquer une hormonothérapie.
Le statut her2 détermine la présence d’une protéine à la surface des cellules tumorales (Her2+ : prolifération anormale). Il s’agit alors souvent d’une tumeur plus agressive à haut risque de propagation et de récidive. Le pronostic est donc plus sombre.
L’âge des femmes au moment du diagnostic du cancer du sein
Le cancer du sein est généralement de pronostic moins favorable lorsque les patientes sont diagnostiquées avant l’âge de 35 ans, car le cancer du sein chez la femme jeune se caractérise souvent par des formes plus agressives de tumeurs mammaires, qui sont découvertes souvent tard, à un stade de cancer du sein avancé.
Cancer du sein : une espérance de vie plutôt bonne
Face à d’autres cancers, le taux de survie du cancer du sein est assez élevé, même si le stade évolutif de la pathologie au moment du diagnostic est déterminant pour le pronostic.
La survie à 10 ans s’élève en effet à 78 %, et même 88 % pour la survie à 5 ans. Chez les patientes en vie à 1 an du diagnostic, le taux de survie s’élève à 94 %.
Le taux de survie est supérieur à 90 % pour les tumeurs de stade précoce comme les cancers in situ ou les cancers du sein localisés.
Le taux de survie est d’environ 80 % pour les tumeurs de stade plus évolué, mais sans métastases. L’espérance de vie du cancer du sein avec métastases est en revanche plus réduite puisque le taux de survie est de 25 %.
Le grade et le type de tumeur ont une importance considérable sur l’espérance de vue du cancer du sein. Les cancers inflammatoires ou les cancers avec envahissement de plusieurs ganglions lymphatiques ont un taux de survie plus faible (<30 %). Les cancers in situ et les petites tumeurs (<1 cm) sans envahissement ganglionnaire ont un taux de survie de 95 %.
Par ailleurs, 75 % des récidives de cancer surviennent dans les 5 ans qui suivent le diagnostic. 80 % d’entre elles sont invasives. L’âge est un des facteurs déterminants et les femmes jeunes sont les plus propices à présenter une rechute de leur maladie.
Espérance de vie du cancer du sein métastatique
Face à un cancer du sein métastasique ou récidivant, les chances de guérison sont étroitement liées à d’autres facteurs, comme le laps de temps avant la rechute (plus le temps écoulé avant la réapparition du cancer est long, plus le pronostic est favorable, notamment au-delà de 5 ans).
Les chiffres sont malgré tout de plus en plus encourageants et permettent de donner de l’espoir aux patientes qui luttent contre la maladie.